Les bilans quotidiens de suivi de l’évolution du coronavirus confirment la décrue de l’épidémie en Algérie. Néanmoins, sont nombreux les spécialistes qui émettent des réserves quant à la véracité de ces chiffres sur le terrain.
Le comité scientifique chargé de suivi de l’épidémie du coronavirus annonce, quotidiennement, des chiffres en baisse, concernant les contaminations. Quant au décès, tantôt en hausse tantôt en baisse, l’on remarque une certaine instabilité des chiffres.
Le Pr Salim Nafti, ancien chef de service de la clinique des maladies respiratoires au CHU Mustapha-Pacha, estime que le comité scientifique doit fournir plus d’explications sur les chiffres avancés quotidiennement. Dans une déclaration rapportée par le quotidien le Soir d’Algérie, il affirme : « nous avons des chiffes mais nous ne savons pas combien de tests ont été effectués et dans quelles régions ils ont été réalisés ».
« Le Comité de suivi de l’épidémie de Covid-19 ne doit pas se contenter de donner des chiffres sans explications. Il faut qu’il nous éclaircisse mieux sur cette question », a-t-il ajouté. Il souligne également que les équipes chargées des études épidémiologiques doivent aussi communiquer leurs résultats de l’évolution actuelle du nouveau coronavirus.
Pour Dr Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), « ces chiffres ne peuvent en aucun cas refléter la réalité du terrain ». Néanmoins, il admet que « aujourd’hui, moins de malades sont admis aux services des urgences et moins de personnes présentant les symptômes du Covid-19 viennent aux consultations ».
Pourtant, il admet que les différentes structures hospitalières du pays enregistrent, depuis quelque temps, une certaine accalmie. « Aujourd’hui, moins de malades sont admis aux services des urgences et moins de personnes présentant les symptômes du Covid-19 viennent aux consultations. La plupart d’entre eux ont, d’ailleurs, des symptômes mineurs et ne sont pas candidats à une hospitalisation. Ils sont suivis à titre ambulatoire et confinés chez eux avec un traitement », explique-t-il.
Or, il estime que l’incohérence dans les statistiques est due aux capacités de dépistage « non améliorées ». « Dans les établissements hospitaliers de certaines wilayas, les tests PCR effectués auparavant avec beaucoup de difficultés ne se font plus actuellement faute de réactifs », a-t-il précisé.
Selon lui, l’Algérie doit effectuer pas moins de 20 milles à 25 milles tests par semaine, pour des résultats plus efficaces. Il estime que « nous ne sommes plus à ce niveau. Actuellement, 600 tests au maximum sont effectués par jour ».
Rédaction d’Algerie360