Le e-paiement ou le paiement électronique, un sujet qui alimente l’actualité depuis l’adoption de la loi des finances 2020, qui a prévu la généralisation de ce moyen. Sur le terrain, c’est loin d’être réalisable, du moins pour le moment.
C’est en tout cas l’avis des spécialistes, qui sont unanimes « la généralisation de l’e-paiement dans des délais aussi courts est tout bonnement irréalisable ». Pour Younés Grar, expert dans le consulting en technologie de l’information et de la communication, rapporté ce dimanche par le quotidien Liberté, « cette échéance est impossible à réaliser ».
La raison selon lui, « est qu’il n’est pas possible de doter de TPE l’ensemble des commerçants dont le nombre dépasse de très loin le million ». L’expert explique ensuite qu’il s’agit d’un « grand marché pour lequel il faudra une grande enveloppe financière ».
De surcroit, l’impasse réside également dans le fait de convaincre le commerçant et le consommateur. « Il y a un travail énorme à faire pour convaincre les commerçants et les consommateurs à se séparer du cash et surtout à faire confiance aux institutions de l’État », a ajouté l’expert. Et afin de d’encourager l’adoption de ce moyen, il préconise « des mesures d’intéressements » et recommande « à ce que toute transaction électronique ne soit pas imposable, ne serait-ce que les premières années ».
De son côté, le président de l’Association des commerçants et artisans (Anca), Mohamed Hadj Tahar Boulenouar, estime que « le délai de 3 mois restant pour finir l’année est difficile à concevoir si les conditions ne sont pas réunies pour favoriser la généralisation de l’e-paiement qui, en soi, n’est pas du tout une mauvaise chose ».
Pour lui, il est nécessaire que « les commerçants soient dotés à temps de l’outillage nécessaire comme il faut les convaincre de l’utiliser ». Dans ce sens, il opte pour « des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation à grande échelle ».
Farid Farah, enseignant universitaire et consultant en technologie numérique, pense également qu’il « est impossible de généraliser le paiement électronique en si peu de temps avec les conditions technologiques actuelles ».
« Il nous faut répondre à la question : faut-il permettre à des entreprises d’activer dans la monétique électronique sans avoir l’obligation d’être des banques (sociétés spécialisées dans le service du paiement électronique) ? Car cela change toute la donne », a-t-il ajouté.
Rédaction d’Algerie360