Malgré la tendance baissière des cas de contamination au nouveau Coronavirus, les spécialistes du secteur de la santé affirment que le virus est loin d’être vaincu.
Selon le Pr Salim Nafti, pneumo-phtisiologue et ancien chef de service de la clinique des maladies respiratoires au sein du CHU Mustapha, il est encore « trop tôt pour se prononcer » en raison de la circulation du virus qui reste toujours présent et tout autant actif. En outre, la « bataille » n’est toujours pas gagnée en vue des grands défis qui attendent l’Algérie, tel que la rentrée scolaire, la reprise du transport entre les wilayas, ainsi que la réouverture des frontières.
« On peut penser que 200 cas ce n’est pas beaucoup mais ce qu’il nous faut connaître c’est l’incidence et la prévalence du Covid-19 en Algérie qui ne peuvent être connus que grâce aux études épidémiologiques. En l’absence de ces dernières, j’ai beaucoup de doutes au sujet des bilans avancés », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le Pr Nafti a estimé que « ce que racontent nos responsables et nos amis du Conseil scientifique c’est peut-être de l’optimisme mais la victoire n’est pas pour demain. L’OMS le dit bien : il faut absolument apprendre à vivre avec et la décrue ne doit pas justifier la baisse de la garde. « Crier victoire actuellement, c’est une utopie et une hérésie qui va induire en erreur la population », a-t-il ajouté.
Toutefois, pour le Dr Mohamed Yousfi, chef du service épidémiologique à l’EPH de Boufarik, il est « trop précoce de se prononcer, et encore moins crier victoire, il est vrai que nous sommes dans une courbe descendante. C’est une réalité qu’on ne peut pas nier mais il faut savoir que dans plusieurs wilayas comme celle de Blida, la prévalence par rapport à la population reste élevée. On est sur la bonne voie mais la vigilance reste de mise ».
Il s’agit, pour le Dr Yousfi d’un « acquis fragile qui reste lié à nos habitudes et aux précautions à prendre pour vivre avec le virus. Un acquis qui sera mis à rude épreuve en raison des défis qui attendent le pays à l’instar de la rentrée scolaire, universitaire mais également la reprise du transport interwilayas qu’il soit aérien ou terrestre. C’est à ce moment qu’on pourra tester nos capacités de réaction sans oublier l’ouverture des frontières extérieures qui nécessite des mesures encore plus spécifiques à appliquer et un protocole sanitaire strict ».
Pour rappel, depuis quelques jours, le bilan quotidien des contaminations au Covid-19 fait état d’une diminution régulière du nombre de personnes testées positives à ce dernier.