Des spécialistes dans le domaine de la psychiatrie ont tiré la sonnette d’alarme concernant la situation des adolescents souffrant de troubles mentaux en Algérie.
Dans un ouvrage intitulé « Plaidoyer pour l’aménagement de structures d’hospitalisation des adolescents souffrant de troubles mentaux en Algérie », le Dr. Zeggane Sofiane, maître assistant en psychiatrie au CHU de Tizi Ouzou, a lancé un cri d’alarme concernant la situation et la prise en charge de l’aspect psychologique des adolescents en Algérie. Selon lui, ces adolescents font parti d’une catégorie très vulnérable aux failles psychopathologiques dans un système de santé inadapté.
« Outre les troubles du comportement non maîtrisables, les tentatives de suicide, les troubles des conduites alimentaires, les dépendances et les dépressions graves constituent des urgences médico-psychiatriques et médico-psychologiques graves et urgentes, nous, praticiens, sommes assez souvent confrontés à ce genre d’urgences nécessitant une prise en charge hospitalière », a affirmé le Dr. Zeggaane.
Et au psychiatre de déplorer le fait que les spécialistes se sont retrouvés désarmés et affaiblis par le manque de structures spécialisées dédiées à cet effet.
« Lorsqu’une situation pareille se présente, on s’y prend avec les moyens du bord, ô combien insuffisants ! », a-t-il déploré concernant la position des spécialistes en vue du manque de structure spécialisées à cet effet. « Il y a urgence à signaler le manque ou l’absence flagrante de ce genre de structures adaptées à de telles problématiques et souffrances psychiques de l’adolescence », a-t-il affirmé.
« Au-delà des solutions de bricolage, il urge de soumettre à débat cette lacune de la santé publique en Algérie, pour que des structures spécialisées multidisciplinaires soient mises en place pour contenir cette souffrance et réserver une réponse adéquate et homogène à ces insuffisances éloquentes qui nous interpellent toutes et tous », a recommandé le spécialiste.
Selon lui, les mutations socioculturelles, psychopathologiques et démographiques ont donné lieu à ce genre de demandes. Pour y faire face, chacun dans son domaine de compétence doit, d’après lui, « apporter sa pierre à l’édifice en vue de contenir et de satisfaire cette demande galopante et préoccupante ».