Les hôpitaux tunisiens ne seront bientôt plus en mesure d’assurer la prise en charge des malades du Coronavirus en vue de la situation « critique » de l’évolution de la pandémie du Covid-19 en Tunisie.
Dans une déclaration au journal télévisé de la chaîne Al Watania, la porte-parole du ministère tunisien de la Santé, Nissaf Ben Alaya, a averti qu’à défaut d’un scrupuleux respect des consignes d’hygiène, les hôpitaux ne seront plus en mesure, sous peu, de prendre en charge tous les malades du Covid-19. Ainsi, Mme. Ben Alaya a tiré la sonnette d’alarme quant au risque des débordements du système hospitalier national.
Selon la porte-parole, la cause était la recrudescence du nombre de cas de contamination au Covid-19 recensés ces dernières semaines en Tunisie, malgré les mises en garde des médecins concernant la saturation des hôpitaux en vue de la capacité limitée dont ils disposaient.
« La situation est critique et si nous continuons de la sorte, les hôpitaux vont être bientôt débordés. Nous mettons en garde contre le non-respect des mesures de prévention contre le Coronavirus, ceci nous mènera vers une multiplication des cas et des décès », a alerté Nissa Ben Alaya.
Par ailleurs, le Pr. Nawel Chaouch, chef du service de pneumologie de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, au nord de la capital, a mis en garde les autorités, dans une déclaration à un quotidien local, « après deux semaines, nous serons contraints de choisir qui vivra et qui mourra en raison du manque de ressources et du manque de respect des mesures préventives. À ce rythme, le scénario italien risque de se reproduire en Tunisie ».
Le Pr Chaouch a également rappelé que les hôpitaux tunisiens ne disposaient que de 100 lits de réanimation vacants. « Si nous atteignons les 2.000 cas nécessitant une prise en charge en réanimation, la situation sera catastrophique ».
À noter que le gouvernement a réussi dernièrement à mettre 400 lits de réanimation supplémentaires à disposition des hôpitaux. Toutefois, les moyens restent insuffisants, en plus du manque de cadres et de personnel médical et paramédical, en vue de la complication de la situation sanitaire du pays, qui a enregistré 18.413 cas confirmés depuis le début de la pandémie.