Le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a tiré la sonnette d’alarme, fin juillet, sur la Société de production et de distribution de l’électricité et du gaz (Sonelgaz).
L’ancien P-DG de Sonatrach n’est pas le premier à le faire. Avant lui, son prédécesseur, Mustapha Guitouni évoquait lui aussi un point noir : la facture « salée » de l’éclairage public.
Les constats, amers, se succèdent depuis des années. Mais où sont les propositions de sortie de crise ?
Dans sa dernière sortie médiatique, Abdelmadjid Attar a insisté sur la nécessité “d’orienter la consommation d’énergie, notamment de l’électricité et du gaz naturel, vers les secteurs générateurs de richesse et d’emplois, tels l’agriculture, l’industrie et les services”.
Et si la gestion déléguée de l’éclairage public était une solution pour que cette nouvelle stratégie du secteur de l’énergie, prévue dans le programme du Président Abdelmadjid Tebboune, aboutisse à son terme ?
Déjà déclaré 2017: Le gaspillage a fait grimper la facture, des milliards de Da chaque année !
Chaque année, ministres de l’Energie, hauts responsables au ministère de l’Intérieur ou à la Sonelgaz dressent des coûts exorbitants de la consommation. En 2017, Mustapha Guitouni a annoncé que les factures de l’énergie représentaient une partie importante des budgets des communes, avec un total de 27 milliards DA cette année-là.
L’éclairage public consomme à lui seul, 13 milliards de Da, selon la chargée des projets des énergies renouvelables au même ministère, Nahla Keddache.
Tout comme les alertes sur la situation de Sonelgaz, les autorités n’ont pas cessé d’appeler les communes “à éviter le gaspillage” et “rationaliser la consommation d’électricité”.
Mais comment faire ? Mustapha Guitouni appelait, par exemple, les élus à recourir aux énergies renouvelables ou installer des lampes LED afin de minimiser la consommation d’électricité.
Mais comment les communes peuvent-elles, réellement, rationaliser la consommation d’énergie ?
Outre l’installation de lampes LED ou de panneaux photovoltaïque, les collectivités locales, en réalité, ne sont pas en mesure de contrôler ou de rationaliser la consommation, ni alléger le gaspillage de manière significative ou maîtriser l’éclairage.
En plus des contraintes budgétaires, qui ne permettent pas de renouveler ou moderniser les équipements d’éclairage public, les collectivités font face à des contraintes techniques qui ne relèvent pas de leur maîtrise, notamment l’analyse de la performance.
La gestion déléguée trouve alors tout son sens. Elle offre la possibilité aux communes d’opter pour un mode contractuel, avec des coûts maîtrisés par avance, mais également de mettre en place une traçabilité de la performance.
Mais que peut apporter ce mode de gestion ? Les collectivités locales peuvent alors profiter d‘outils de gestions techniques réels et performants, qui ne reposent pas sur un aspect visuel mais sur des capacités intrinsèques.
Les instructions des ministres peuvent alors se concrétiser, puisque une gestion déléguée, à travers laquelle la performance est mesurée, se traduit par une approche économique, tant en matière de réalisation des travaux qu’en matière de coûts de fonctionnement et d’entretien.
La demande en éclairage public continuera d’augmenter. A titre d’exemple, de plus en plus de zones d’ombres sont concernées par des projets de développement qui touchent l’éclairage public. Pareil pour les cités et les nouvelles villes, des programmes de logements (AADL, OPGI, LPI …),
En 2020, la facture de l’électricité est déjà salée, et va s’alourdir pour le Trésor si nous ne réagissons pas.
Une gestion du service public que constitue l’éclairage, déléguée à des entreprises et micro-entreprises spécialisées, peut alors garantir un service de qualité et une consommation rationnelle de l’énergie.
Faut-il rappeler que l’éclairage public des villes algériennes n’est pas dans les placards, mais à la vue de Monsieur tout-le-monde ?
L’Algérie a déjà une expérience positive de la gestion déléguée, avec les Ressource en eau. Malgré quelques carences qui subsistent encore en matière de distribution d’eau potable notamment dans certaines communes d’Alger, les résultats de cette forme d’organisation ont été tout de même «probants» dans les trois métropoles concernées, à savoir Alger et Tipaza réunies, Constantine et Oran, estimait le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki.
Les résultats de cette démarche plaident en faveur de “sa duplication au niveau d’autres grandes villes du pays ainsi que de celles adossées à des systèmes hydrauliques complexes”, a-t-il également fait observer. Faisant le bilan de la politique de la gestion déléguée des eaux et de l’assainissement, M. Berraki a cité notamment la disponibilité de l’eau H24, la généralisation de la télégestion, le renouvellement des conduites, la mise en place de branchements neufs, l’amélioration de la qualité des eaux ainsi que de l’efficacité des stations d’épuration (STEP) dans le traitement des eaux usées.
Et si la gestion déléguée, adoptée par le ministère des Ressources en eau, peut aussi mettre fin au problème maintes fois soulevés par les ministres de l’Energie en matière d’éclairage public ?
Le modèle se précise déjà du côté du même secteur, avec la signature prochaine de contrats par plus de 300 micro entreprises avec l’Algérienne des Eaux (ADE) pour assurer la continuité de la gestion déléguée. L’entretien des infrastructures, la prise en charge des fuites sur les réseaux, l’installation des compteurs, la réparation des pompes et les réparations électriques font partie des tâches qui seront confiées, dans ce cadre, aux micro-entreprises des quatre coins du pays.
Telle est la vision de Belux Eclairage à travers son projet Alliance Entreprise.
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