Le Ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, s’est exprimé au sujet de la pénurie de certains médicaments.
Dans un entretien accordé à TSA, le Ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a expliqué l’impact de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) sur la disponibilité de certains médicaments.
« Pour les ruptures de médicaments, il y a les causes exogènes et endogènes. Il faut savoir que les programmes d’importation des médicaments ont été signés en 2019 pour 2020 par l’ancien gouvernement, pas par celui-ci. Notre ministère de l’Industrie pharmaceutique n’a pris ses prorogatives qu’il y a quelques jours. Désormais, nous prendrons en charge la régulation. La première chose que nous faisons c’est de dresser un état des lieux et nous voyons qu’effectivement, un certain nombre de médicaments manquent, que ce soit en ville ou à l’hôpital. Et lorsque nous voyons les sommes considérables qui sont dépensées en Algérie, quatre milliards d’euros, deux pour la production et deux pour l’importation, il n’est pas normal qu’il y ait des ruptures », a-t-il révélé.
En effet, le Ministre Benbahmed a estimé que « c’est un problème de régulation », soulignant que « les premiers constats, établis auprès des officines, des hôpitaux et des distributeurs, indiquent que la rupture concerne toujours les même produits, qui ne sont souvent pas des produits chers ».
Ainsi, le Ministère de l’Industrie pharmaceutique a pris « les mesures nécessaires, dans un système numérisé, pour avoir la traçabilité des stocks à tous les niveaux ».
« Il n’y a pas de bonnes raisons pour qu’il y ait des ruptures de médicaments qui sont vitaux pour certaines personnes, que ce soit des médicaments du cancer ou d’autres pathologies. Donc, nous attirerons l’attention de l’ensemble des opérateurs. Il y a des obligations de déclaration, lorsque vous n’êtes pas à même d’assurer la disponibilité d’un produit, vous devez absolument le déclarer », a affirmé M. Benbahmed.
« Parce qu’effectivement, pour certains produits, il y a des facteurs exogènes, ce n’est pas seulement un problème de régulation et de commande, c’est l’impossibilité pour l’opérateur de vous livrer. Il y a par exemple le Covid qui est passé par là, il arrive qu’il n’y ait pas de distribution sur un certain nombre de pays et c’est ce qui s’est passé pour certains médicaments anti-cancer qui manquaient à la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux). C’est ce que cette dernière nous a donné comme explication », a-t-il expliqué.
Dans ce même contexte, et en réaction aux déclarations faites par le Professeur Kamel Bouzid, Chef de Service d’Oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, au sujet de la pénurie de certains médicaments destinés au traitement des enfants cancéreux, le Ministre de l’Industrie pharmaceutique a indiqué qu’il « aurait été préférable qu’il le signale avant ».
« Il dit que c’est depuis quatre mois. On aurait préféré qu’ils le disent avant, on aurait peut-être pu agir, en tout cas le ministère de la Santé qui s’occupait de la régulation à l’époque aurait pu agir sur cette problématique », a-t-il fait savoir.
« Nous nous sommes adressés à la PCH et nous avons constaté qu’il y avait des produits qui sont périmés aussi. Donc réellement, il y avait un problème de régulation, ce qui n’est pas normal. On ne peut pas avoir des produits qui périment et qui sont en même temps en rupture », a-t-il encore révélé.