La décision du ministère de l’Éducation de réduire la moyenne d’admission pour le BAC 2020 à 9/20 a suscité de vives réaction, notamment des différents partenaires sociaux et syndicats de l’éducation.
Les syndicats du secteur sont unanimes, il s’agit d’une décision « irréfléchie et inacceptable », et à « fins politiciennes ». Ils dénoncent également le fait d’être écartés dans la prise d’une telle décision importante.
Pour le coordinateur du Syndicat national des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Snapest) Meziane Meriane, rapporté par le quotidien Liberté, il s’agit d’une décision qui « n’est pas réfléchie et n’a pas fait l’objet d’un débat, puisque les spécialistes en pédagogie n’ont pas été consultés ».
Selon lui, le ministère aurait dû, au moins, « passer aux délibérations et au rachat ». Et il explique ici que le recours au rachat pour « les élèves qui ont eu entre 9 et 10 ne veut pas dire les faire tous admettre au baccalauréat mais en tenant compte de certains critères ».
Meziane Meraine souligne que la procédure du rachat, qu’il a trouvé plus approprié que la décision de la tutelle, pourrait être appliquée en fonction de « la moyenne de matières essentielles à l’examen du bac et la moyenne des matières essentielles pendant les deux trimestres ». « On délibère au cas par cas », a-t-il soutenu.
Le coordinateur national du Snapest met également en garde contre les réactions des élèves dans le futur, suite à la décision de ministère. « On risque d’avoir dans le futur des grèves, un arrêt de travail, et les élèves vont demander aussi de passer avec 9 de moyenne », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Zoubir Rouina, en sa qualité de porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela), il estime que « le baccalauréat est un examen d’évaluation de l’élève, pour valoriser son effort fourni durant l’année. Avec cette décision, on va remettre en cause cet effort ».
Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), par le biais de son secrétaire général Boualem Amoura s’est, débord, dit « déçu » par la décision du ministère. Selon lui, « C’est une décision inacceptable, une mascarade au sens propre du terme ».
Il a estimé que « c’est la crédibilité du baccalauréat qui est touchée de plein fouet, et les conséquences seront catastrophiques ». « Je ne sais pas à quoi joue le gouvernement, car c’est une décision incompréhensible d’un gouvernement qui donne le bac en vrac à des fins politiciennes à l’approche des élections », a-t-il souligné.
Rappelons que le ministre de l’Éducation avait annoncé dimanche 11 octobre que « tous les candidats au BAC, qui obtiendront une moyenne de 9/20 seront considérés comme admis ». Pour raison, le ministre Mohamed Ouajaout avance les circonstances particulières de la session 2020, dues à la pandémie de Covid-19.
Rédaction d’Algerie360