Sellal : « J’avais honte de refuser à Bouteflika la campagne du 5e mandat »

Sellal : « J’avais honte de refuser à Bouteflika la campagne du 5e mandat »

Le procès en appel de l’homme d’affaires Ali Haddad s’est poursuivi hier lundi à la Cour d’Alger. C’était au tour de l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal de passer à la barre pour répondre aux accusations portées contre lui.

Lors de ses réponses au juge sur les accusations de « conclusion de marchés publics en violation de la législation en vigueur », et « d’octroi d’indus avantages », Sellal a nié tous les faits qui lui sont reprochés, tout en martelant des déclarations hors sujet.

Dans l’une de ses déclarations au juge, l’ancien premier ministre est revenu sur sa désignation, directeur de la campagne électorale pour le cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika. « Lorsque Bouteflika m’avait contacté pour diriger la campagne du cinquième mandat, je n’avais pas pu décliner sa demande, malgré que je savais que le pays va à la dérive », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « mes principes et mon éducation m’empêchaient de refuser ».

Pour ce qui est du financement occulte de la campagne, Sellal dira que « ce n’était pas la première fois que je conduisais une campagne électorale, la seule condition que je posais était que l’on me tienne éloigné des finances ». Et d’ajouter : « les campagnes étaient menées par les partis politiques, je ne peux pas être poursuivi pour financement occulte ».

L’ancien premier ministre continue, durant son interrogation, de lancer des répliques inattendues et en dehors des accusations portées à son encontre. Allant de sa rencontre avec l’ancien président américain Barack Obama jusqu’à sa volonté de participer au référendum du 1er novembre, Sellal n’a pas manqué à créer l’événement lors de l’audience du procès de corruption impliquant d’anciens hauts responsables et hommes d’affaires de l’époque de Bouteflika.

Les auditions ont également concerné, lors de l’audience du lundi 12 octobre, les accusés Amara Benyounes, Abdelghani Zaalane et Youcef Yousfi, en leurs qualités d’anciens ministres.

Le président de la séance auditionnera ce mardi, outre le principal accusé Ali Haddad, plusieurs autres accusés dans cette affaire, à savoir Amar Ghoul, Boudjemaa Talai, Mahdjoub Bedda et Abdelkader Kadi, pour les chefs d’accusation de « dilapidation de deniers publics, octroi d’indus avantages et abus de fonction ».

Il convient de rappeler que le principal mis en cause Ali Haddad, actuellement en détention à l’établissement pénitentiaire de Tazoult (Batna), avait été condamné, en première instance, à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars, avec confiscation de tous ses biens. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont obtention de privilèges immobiliers et bancaires, et de marchés publics en violation de la législation en vigueur.

Merzouk.A