Des rassemblements d’Algériens ont eu lieu hier, dans l’après-midi, sur le pont Saint-Michel, en commémoration aux 59 ans depuis le massacres du 17 octobre 1967.
En effet, un grand rassemblement s’est tenu hier sur le pont Saint-Michel à Paris, à l’occasion du 59e anniversaire du massacre qui a eu lieu le 17 octobre 1961, lors duquel des centaines d’Algériens, qui manifestaient sur ce même pont pour l’indépendance de l’Algérie, ont été jeté à la Seine, sous les ordres de la police du préfet Maurice Papon.
Ainsi, de nombreux compatriotes se sont rassemblés devant la plaque commémorative, implantée à l’angle du pont, en arborant une pancarte sur laquelle était écrit « Non à l’oublie. Ici, on noie les Algériens ». La mairie de Paris a également pris part aux commémorations en rendant un hommage aux victimes.
« La meilleure manière de leur rendre hommage est de perpétuer leur combat et de faire en sorte que les Algériens soient libres de choisir leur avenir pour bâtir un État démocratique », a clamé Rachid, membre du Collectif Debout l’Algérie, en ajoutant qu’il est nécessaire de faire vivre la mémoire des victimes et de l’honorer car « ils ont sacrifié leur vie pour que l’Algérie se libère du joug colonial ».
Par ailleurs, plusieurs manifestants sont arrivés à Saint-Michel, gerbes de fleurs dans les bras, tandis qu’un des élus de la municipalité a pris part à une cérémonie organisée dans la matinée. « Comme chaque année, Paris rend hommage aux nombreux Algériens tués, blessés ou disparus lors de la terrible répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961″, a déclaré la maire Anne Hidalgo sur son compte Twitter.
Les participants au rassemblement ont, une nouvelle fois, appelé l’État français à ce qu’il reconnaisse sa responsabilité et son implication dans les massacres et d’autoriser l’accès aux archives, tandis qu’une trentaine d’organisations française, à savoir des collectifs anti-colonialistes, contre le racisme et associations d’anciens appelés, ainsi que des partis de gauche et des syndicats ont rejoint les manifestants.
En outre, de nombreuses cérémonies de recueillement ont eu lieu hier samedi, au niveau de plusieurs villes françaises, telles que Lyon, Perpignan, Granville et Besançon, où des fleurs ont été jetées dans le Doubs.
Pour rappel, l’ancien président français François Hollande s’était exprimé, en 2012, sur les massacres en évoquant pour la première fois depuis les faits, « une répression sanglante ». Cependant, aucune décision n’a été prise par l’État français pour établir les faits tels qu’ils se sont produits.