Le Professeur Mohamed Belhocine, épidémiologiste et membre du Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) en Algérie a mis en garde contre « la saturation des hôpitaux à cause de la nouvelle vague du virus ».
Dans un entretien accordé à TSA, le Professeur Mohamed Belhocine, épidémiologiste et membre du Comité scientifique, s’est exprimé au sujet de la hausse des contaminations et de l’éventuel reconfinement.
« À l’instar de beaucoup d’autres pays, notre société a probablement pensé que l’épidémie était derrière nous. Or, je n’ai cessé de rappeler que, tant qu’il y a un cas nouveau, c’est que le virus circule encore dans la communauté. Le virus est en train de revenir en force, probablement pour des raisons multiples », a-t-il indiqué.
En effet, pour le Professeur Belhocine les raisons derrière la recrudescence des contaminations reviennent en premier lieu au relâchement quant à l’application des mesures préventives.
« La première c’est le relâchement des mesures de prévention, vous avez bien vu que peu de gens utilisent le masque dans des lieux confinés, que les gens se parlent à des distances très proches et ne respectent pas la distanciation physique, que le respect de ces mesures dans les transports est très variable, pour ne pas dire très faible. D’un autre côté, les températures ont baissé et il est probable que les conditions de transmission du virus soient plus favorables. Troisièmement, les regroupements sont devenus très fréquents, et lorsqu’on se regroupe, en particulier dans une atmosphère confinée sans le respect des mesures de distanciation et des mesures-barrière notamment le port du masque et l’hygiène des mains, on crée toutes les conditions de multiplication du nombre de cas par une transmission plus rapide et plus intense du virus », a-t-il détaillé.
Dans ce même contexte, l’épidémiologiste a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que « les services hospitaliers risquent d’être saturés, et il ne faut pas qu’ils soient saturés », et ce « même si on prend toutes les mesures possibles pour répondre à la demande ».
À cet effet, il a rappelé que « la société joue un rôle individuel et collectif dans le respect des mesures-barrières ».
« Il faut certainement des efforts de la part du gouvernement, mais il faut aussi une main tendue de la part de la société qui joue son rôle individuellement et collectivement pour faire respecter les mesures-barrière et pour éviter les rassemblements inutiles », a-t-il rappelé.
« Nous sommes en pleine fête religieuse bienvenue, mais il ne faut pas qu’elle se transforme en cauchemar de santé dans les jours qui la suivront. Il s’agit d’avoir la sagesse de ne pas assister à des regroupements trop importants de gens, de ne pas rester trop longtemps ensemble même si on peut aller rendre visite à sa famille, et de respecter en tout temps, en tout lieu et partout les mesures-barrière, en particulier le port du masque », a-t-il rajouté.
S’exprimant sur un éventuel reconfinement, le Professeur Belhocine a estimé que « le confinement est une arme qui ralenti la diffusion du virus », cependant, il a indiqué que « le confinement a des inconvénients, notamment sur le plan économique et social, mais aussi sur la santé mentale des gens ».
« Donc il faut espérer éviter au maximum le confinement généralisé, mais effectivement, si le nombre de cas devient trop important et que le système hospitalier ne peut plus répondre, il faudra probablement revenir au confinement pour aplatir la courbe, c’est-à-dire pour réduire la circulation du virus dans la communauté. Si les gens ne respectent pas les mesures-barrière, le gouvernement sera appelé peut-être à prendre cette mesure », a-t-il conclue.