Le Secrétaire général (SG) par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, s’est exprimé sur la constitutionnalisation de la déclaration du 1er Novembre 1954 dans le projet de la révision constitutionnelle.
Dans un entretien accordé à notre confrère Le Soir d’Algérie, à la veille de la célébration du 66ᵉ anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération Nationale, Mohand Ouamar Benlhadj, SG de l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM) a estimé que « les objectifs de Novembre ne sont pas atteintes ».
En effet, et interrogé sur la constitutionnalisation de la déclaration du 1er Novembre 1954 dans le projet de la révision constitutionnelle, le SG de l’ONM a affirmé qu’ « il ne suffit pas d’inscrire la déclaration dans la nouvelle Constitution, mais qu’il faut voir son contenu ».
« Il ne suffit pas d’inscrire le 1er Novembre dans le texte constitutionnel, il faut voir le contenu de la déclaration, ses objectifs, s’ils ont été atteints ou non, et si les principes de Novembre sont appliqués et respectés ou non. C’est cela l’essentiel. C’est le contenu et non pas l’emballage. L’inscription du 1er Novembre dans la Constitution est une bonne chose mais réaliser ses objectifs, qui sont la libération du pays et de l’homme, est encore mieux », a-t-il indiqué.
« On a eu l’indépendance, et c’est le principal objectif. Pour le reste, les progrès qui ont dû être effectués, bien qu’il y ait des énoncés au lendemain de l’indépendance dans l’intérêt des masses populaires, mais ils ont été capotés. La révolution agraire avait échoué, la révolution industrielle également. Il y a l’enseignement qui a réussi, même si on aurait pu faire mieux. Dans les domaines de l’habitat et de la santé, il y a eu aussi des progrès même si la réussite n’est pas à 100%. Pour le reste, malheureusement, les objectifs ne sont pas réalisés », a-t-il rajouté dans le même contexte.
Pour M. Mohand Ouamar Benlhadj « on est arrivé au stade où l’on était pendant la colonisation. 10% des revenus du pays sont distribués à 90% du reste de la population algérienne. Les 90% des revenus sont pris par l’oligarchie, par un groupe de personnes. Je ne connais pas leur nombre, mais nous avons quelques milliers de milliardaires et c’est difficile de compter les zéros après le milliard ».
Ainsi, il a dressé un sombre constat sur le plan social, rajoutant que « même sur l’éventail des salaires, on trouve des salariés parmi les cadres supérieurs de la nation, qui touchent jusqu’à 800 000 DA par mois, et d’autres fonctionnaires qui touchent 18 000 DA et même moins par mois ».
« Cette situation est dramatique, elle est injuste. Si on parle de Novembre dans la Constitution, il faut promulguer des lois pour concrétiser ses principes, si vraiment on a la volonté de le respecter », a-t-il défendu.
« L’Algérie a son drapeau, son armée, son appareil étatique et elle est membre du concert des nations. Il reste le problème de la justice sociale et de la justice tout court. Il faudrait que chacun ait vraiment un véritable statut de citoyen. Il ne faut pas qu’il y ait des classes chez nous. Novembre n’est pas venu pour remplacer l’appareil répressif, l’appareil des premier et deuxième collèges de l’époque coloniale par un appareil identique après l’indépendance », a encore rajouté le SG de l’ONM.