La date du 6 novembre coïncide avec un triste et tragique drame qu’a vécu l’Algérie en 1994. Il s’agit de la décapitation des deux sœurs Zoulikha et Saïda Boughedou par les terroristes.
Les faits remontent à l’année 1994, à Birtouta dans la wilaya d’Alger, où de lâches terroristes assassins ont sauvagement égorgé deux jeunes filles, Zouliha (15 ans) et sa sœur Saïda (21 ans), car elles avaient refusé de se soumettre au mariage de jouissance, « zaouadj el mouttâa », qu’ils voulaient leur imposer.
Les deux sœurs de la famille Boughedou ont été enlevées de leur domicile familial, situé dans le petit village de Sidi M’Hamed près de Birtouta, le vendredi 4 novembre, avec leurs deux parents et leur frère.
Après l’intervention des forces de la police, le père, Ali, et le frère, Mohamed, ont été sauvés, délivrés d’un local situé à Ouled Chebal. Malheureusement, la mère a eu moins de chance, et a été retrouvée quelques jours plus tard dans un champ d’orangers. Tandis que les corps sans vie des deux jeunes sœurs ont été découverts au bord de l’autoroute de Blida, le lundi qui a suivi.
Selon les informations rapportées par l’Humanité, au lendemain des faits, « Zoulikha était étudiante à l’Institut de technologie de l’éducation de Blida, qui forme des enseignants pour les collèges d’enseignement général. Sa sœur, était lycéenne. Elles ne portaient pas le hidjab ».
L’Humanité a cité plusieurs témoignages qui ont raconté les faits tels qu’ils se sont déroulés dans le domicile de la famille Boughedou ce triste vendredi, et selon lesquels « l’ « émir » d’un groupe de terroriste a sommé les deux jeunes femmes de les suivre au maquis pour servir d’épouses aux « moudjahidines » suivant la coutume dite de « zaouadj el mouttâa » ».
« Les deux jeunes femmes se cachent derrière leur père qui tente de raisonner les terroristes en invoquant que cela est contraire à l’islam. Elles sont alors enlevées de force, traînées par les pieds. Le père et la mère sont également enlevés pour s’être interposés ainsi que leur frère âgé de dix-sept ans. Alertés par les cris, les voisins préviennent à leur tour le poste de gendarmerie, qui se trouve à Birtouta. Quand la gendarmerie arrive sur les lieux, les terroristes sont déjà partis avec leurs otages. Les deux sœurs ont été violées avant d’être égorgées », a détaillé la même source.
La triste histoire de Zoulikha et Saïda Boughedou est une goutte dans une mare de sang, beaucoup de familles algériennes ont vécu de tels cauchemars infligés par des terroristes barbares durant la décennie noire. Aujourd’hui, 26 ans après ce sinistre événement, nous continuons de rendre hommage à cette famille, qui a perdu deux jeunes filles dans la fleur de l’âge ainsi que leur mère, et à toutes les victimes de cette période sanglante.