Algérie- Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie RCD Mohcine Belabbas a critiqué, ce dimanche 29 novembre, la réaction du Ministère des Affaires étrangères quant à la résolution du parlement européen sur l’Algérie.
Dans publication sur sa page Facebook, Mohcine Belabbas a pointé du doigt « l’utilisation terme outrance ». « Outrance dites-vous ? », a-t-il écrit. Et de continuer : « Comment peut-on alors qualifier la condamnation du journaliste Khaled Drareni à deux années de prison ferme ? ».
« Comment peut-on qualifier le maintien sous mandat de dépôt de plusieurs détenus d’opinions, à l’instar de Rachid Nekkaz, depuis plus d’une année et le refus de programmer leur procès ? Comment qualifier la fermeture hermétique des médias au débat pluriel et le refus de donner des autorisations, y compris, pour les réunions des organes de direction des partis politiques ? … La liste est longue », a ajouté le président du RCD.
Pour lui, « le problème est plutôt dans le silence du parlement algérien depuis près de deux ans sur les violations des lois et les atteintes répétées aux droits et aux libertés. Plus grave, il vote des lois liberticides qui viennent au secours de la répression judiciaire ».
« A la décharge des rédacteurs du communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’utilisation du terme outrance renvoie à la reconnaissance de ces atteintes (elles ne sont qu’exagérées) », a conclu Mohcine Belabbas.
La résolution du parlement européen fait réagir le Ministère des Affaires étrangères
Pour rappel, le Parlement européen a voté jeudi 26 novembre, une résolution d’urgence sur « la détérioration des droits de l’Homme en Algérie ». Le Parlement a voté, quasiment à l’unanimité (669 voix pour, 2 contre, 22 abstentions), cette résolution et a demandé la « libération des détenus inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, à leur tête le journaliste Khaled Drareni.
Hier samedi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que « L’Algérie condamne avec force cette résolution qui ne peut avoir pour conséquence que de porter atteinte aux relations de l’Algérie avec ses partenaires européens, à un moment où tout plaide pour l’approfondissement du dialogue et de la coopération dans un cadre de sérénité et de responsabilité ».
Le communiqué du MAE ajoute : « Ce document prêterait à sourire s’il n’était truffé d’allégations et d’accusations gravissimes et malveillantes proférées par des parlementaires contre les autorités algériennes, accusations allant de la détention arbitraire jusqu’à des actes de torture prétendument commis contre des membres du Hirak interpellés par les services de sécurité ».