Algérie- En détention depuis le 4 décembre 2019 à la prison de Koléa dans la wilaya de Tipaza, le détenu Rachid Nekkaz a adressé ce mardi 1er décembre, une lettre au ministre de la Justice Belkacem Zeghmati.
Le détenu Rachid Nekkaz a entamé sa lettre ouverte par rappeler « la sanction injuste », dont a été victime le ministre de la justice en 2015, alors qu’il était procureur général de la cour d’Alger. Une façon de lui rappeler qu’il est aussi victime d’une injustice en 2020.
« En aout 2013, en qualité de procureur général de la cour d’Alger, vous avez eu le courage de lancer des mandats d’arrêt internationaux contre l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines monsieur Chakib Khelil, sa femme et ses deux enfants », a écrit le détenu.
« En septembre 2015, après l’annulation pour « vice de forme » du mandat d’arrêt lancé contre Chakib Khelil suite à son retour en grâce auprès du président Abdelaziz Bouteflika, vous avez été injustement sanctionnée, limogé et démis de vos fonctions de procureur général de la cour d’Alger », lit-on encore dans la lettre.
« Je suis victime d’une injustice flagrante »
Nekkaz ajoute à l’adresse du garde des sceaux : « Aujourd’hui c’est à mon tour en novembre 2020, d’être victime d’une injustice flagrante ».
Dans les détails, Rachid Nekkaz explique : « lors de ma demande de mise en liberté, un juge de la chambre d’accusation de la cour d’Alger a violé la loi, notamment l’article 128 du code de procédure pénale qui interdit de prolonger un mandat de dépôt de façon rétroactive avec 24 heures de retard ».
« Le renouvellement de ma détention provisoire devait avoir lieu dans un délai de quatre mois à partir de la date de mon incarcération le 4 décembre 2019. Ce mandat de dépôt de renouvellement a été signé le 05 avril 2020 alors qu’il aurait dû être signé le 04 avril 2020 », a-t-il encore précisé.
« Je vous demande de faire annuler la décision illégale et infondée »
En effet, Rachid Nekkaz a estimé que « conformément à l’article 128 du code de procédure pénale ma détention est illégale ».
Encore une fois, le détenu s’adresse au ministre de la Justice : « Le respect strict des procédures judiciaires ainsi que vos compétences reconnues et avérées par de nombreux observateurs et magistrats en Algérie et à l’étranger ».
« Par conséquent, je vous demande de faire annuler la décision illégale et infondée du juge de la chambre d’accusation en date du 11 novembre 2020, de prononcer sa suspension ou révocation pour faute et non-respect de la loi », a-t-il lancé à l’adresse du Zeghmati.
Le détenu a enfin souligné qu’il souhaite « que ma remise en liberté soit ordonnée immédiatement par votre ministère pour vice de procédure », précisant que « cela n’est pas une faveur, ni une grâce que je vous demande mais simplement et uniquement l’application de la loi en vertu de l’article 128 du Code de procédure pénale ».