Moyen Orient – Le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde, jeudi passé, contre la malnutrition au Yémen, notamment en marge des conflits et de la pandémie du Coronavirus (Covid-19).
Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a fait savoir que « la malnutrition dans le Yémen en guerre a atteint des nouveaux records », et se rapproche de manière inquiétante de la famine.
En effet, selon le PAM, « le nombre de personnes confrontées au deuxième niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé au Yémen devrait passer de 3,6 millions de personnes à 5 millions au premier semestre 2021 ».
Dans ce même sens, le PAM a révélé que « des conditions proches de la famine sont apparues pour la première fois en deux ans », alertant que « le nombre de personnes connaissant ce degré d’insécurité alimentaire catastrophique pourrait tripler (…) et atteindre 47.000 personnes entre janvier et juin 2021 ».
Le Directeur exécutif du PAM, David Beasley, a indiqué que « le Yémen était au bord de la famine », et a appelé « à ne pas tourner le dos aux millions de familles qui sont désespérément dans le besoin ».
À cause du conflit, 80% de la population du Yémen dépend des aides humanitaires
En raison du conflit, plus de 24 millions de personnes, soit 80% de la population du Yémen, dépendent des aides humanitaires.
Cependant, l’ONU a indiqué que « seulement 1,43 milliard de dollars (1,21 milliard d’euros) sur les 3,2 milliards nécessaires pour financer les programmes d’assistance au Yémen avaient été versés mi-octobre ».
Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies avait révélé en 2017, soit trois (3) ans après le début du conflit au Yémen, que « la guerre avait généré la pire crise humanitaire au monde », une crise qui s’est remarquablement aggravée à cause de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), où les familles ont peur d’emmener leurs enfants affaiblis à l’hôpital et de contracter le virus.
Selon l’ONU, le Yémen fait face au « danger imminent de la pire famine au monde »
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait tiré la sonnette d’alarme, le 20 novembre passé, concernant la situation au Yémen, particulièrement face à « l’absence d’action », qui, selon lui, « pourrait coûter la vie à des millions de personnes ».
Le même responsable avait alerté sur le fait que « le Yémen est en danger imminent de la pire famine que le monde ait connue depuis des décennies ».
Les déclarations du SG de l’ONU intervenaient au moment où « les États-Unis pouvaient inscrire sur leur liste des « organisations terroristes » les rebelles Houthis, ce qui engendrerait des sanctions économiques, compliquant encore davantage la livraison d’aide humanitaire au Yémen ».
« Je demande que chacun évite de prendre des mesures qui pourraient aggraver la situation déjà désastreuse », avait appelé le SG de l’ONU, en évoquant indirectement la menace américaine.