Algérie – Les établissements pénitentiaires français regroupent pas moins de 7942 africains, dont 992 tunisiens, 1916 marocains et 2453 algériens.
Selon les informations rapportées par nos confrères du journal Liberté, les statistiques trimestrielles sur les détentions en milieu fermé du Ministère français de la Justice ont indiqué que sur un total de 14 684 étrangers incarcérés dans les établissements pénitentiaires français, 2453 sont des Algériens, soit 16,7 % de la population carcérale étrangère.
Ces chiffres ont été recensés entre les mois d’août et d’octobre, et ont rapporté qu’au total, 7942 africains sont incarcérés dans les établissements pénitentiaires français, dont 992 tunisiens et 1916 marocains.
S’exprimant sur les motifs d’incarcérations, le délégué aux prisons à l’ONG d’aide aux sans-papiers Cimade, Marc Duranton, a indiqué que « la majorité des Algériens sont en prison pour des délits de droit commun ».
Cependant, il a souligné que « beaucoup parmi les incarcérés sont en situation irrégulière ». « Comme ils ne sont pas documentés, la justice préfère les enfermer, parfois abusivement », a-t-il encore indiqué.
« Les Algériens en surnombre dans les centres de rétention administrative »
Des sources françaises officielles, citées par Liberté, ont rapporté que « 20 à 40 personnes sont concernées », soulignant que « mise à part les prisons, les Algériens sont en surnombre dans les centres de rétention administrative« . En effet, « 4100 algériens ont été recensés en 2019 sur un total de 54 000 étrangers en situation irrégulière ».
Par ailleurs, la Cimade ainsi que d’autres associations, avaient estimé « le taux un de remplissage avoisinant les 90 % dans certains centres », et ce malgré le fait que « les autorités avaient décidé de réduire les effectifs », en raison de la pandémie du Coronavirus (Covid-19).
Dans ce contexte épidémique, marqué par la recrudescence des contaminations, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, avait demandé aux Ministères français de la Justice et de la Santé, « de fermer les centres de rétention administrative ou de faire baisser considérablement leur activité ».
Pour sa part, la Cimade a remis en cause « le maintien de la détention des sans-papiers », notamment face à l’impossibilité de les renvoyer dans leurs pays, à cause de la fermeture des frontières.
« Le sens légal de ce genre de retenue est par conséquent complètement dévoyé. La loi prévoit, en effet, qu’une personne peut être privée de liberté dans la perspective raisonnable d’éloignement. Or, actuellement, la plupart des expulsions n’ont pas lieu et on ne sait pas quand elles vont reprendre. Visiblement, on veut juste enfermer des personnes en rétention sans espoir aucun de les expulser. C’est simplement de la privation de liberté inutile et violente », a détaillé Paul Chiron, responsable du soutien juridique dans les centres de rétention, au site Migrants Infos, cité par Liberté.