Algérie- Dans son rapport annuel pour l’année 2020, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a dressé un constat « difficile » sur la situation des droits de l’homme en Algérie.
Dénonçant une « violation continue » des droits des citoyens et un « recours abusif » à la détention préventive, la LADDH a souligné que « le pouvoir a profité de la crise, des mesures de confinement et des restrictions en raison de la pandémie de Covid-19 pour procéder à des arrestations ciblées des activistes pensant ainsi briser le Hirak ».
La ligue rappelle qu’au début de l’année en cours, « au moins 180 manifestants, militants ou journalistes ont été placés en détention provisoire, essentiellement pour avoir brandi les emblèmes berbères, pour des écrits sur les réseaux sociaux ou pour avoir participé aux marches du Hirak. Beaucoup ont été condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement et à des amendes aux montants exorbitants ».
« Les violences faites aux femmes se sont multipliées dangereusement »
Dans la même lancée, la LADDH évoque les violences faites aux femmes, en notant une recrudescence inquiétante des féminicides.
« Ces deux dernières années, les violences faites aux femmes se sont multipliées dangereusement, surtout dans le contexte du confinement lié à la Covid-19, avec, notamment, une augmentation des cas de féminicide », lit-on dans le document.
La ligue estime que ces violences sont dues au « code de la famille ». Et tant que ce dernier « continuera de régir le fonctionnement de la famille en consacrant la discrimination, l’inégalité entre l’homme et la femme, la suprématie et la domination masculine … les femmes continueront de subir la violence sous toutes ses formes », ajoute la LADDH.
L’Avis de la LADDH sur la résolution de parlement européen
L’organisation a également commenté la récente résolution du parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Algérie.
La ligue souligne ici qu’elle n’a pas attendu une prise de position internationale pour « dire une situation que nous ne cessons de dénoncer nous-mêmes chaque jour. Après un Hirak pacifique et exemplaire de plus de 20 mois, qui a mis les droits humains au centre du combat pour la dignité et la liberté, la situation a régressé ».
« Toutes les options futures, qui ne sont pas à l’écoute des aspirations réelles du peuple algérien pour le changement authentique, qui ne prennent pas en compte les expériences antérieures, notamment celles qui ont déjà échoué et qui ne comptent pas avec le Hirak, comme interlocuteur et partie prenante de la solution, seront, encore une fois, vouées à l’échec », précise le document.