Algérie – La pandémie du Coronavirus (Covid-19) a eu un rude impact sur la situation des étudiants Algériens en France et menace d’accentuer leur précarité.
Selon les informations rapportées par nos confrères d‘El Watan, les appels de détresse se multiplient sur les réseaux sociaux et auprès des associations communautaires dans l’espoir d’aider les étudiants Algériens en France à faire face à cette situation très impactée par les séquelles de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), à la fois sur le plan social et pédagogique.
En effet, le témoignage de M.B, un jeune diplômé de la faculté d’informatique de l’Université Rennes 1 en Bretagne dans l’Ouest de la France, a affirmé que « la situation des étudiants Algériens en France était déjà difficile avant la pandémie », mais qu’ « elle est devenue pire à cause du confinement ».
« À cause du confinement, non seulement ils n’ont pas suivi de cours mais aussi ils n’ont pas pu travailler afin de subvenir convenablement à leurs besoins basiques (nourriture, logement, etc.). Certains sont dans ce cas de figure depuis fin 2019″, a-t-il confié en soulignant que « certains survivent avec l’argent ramené du pays, soit un budget d’environ 3000 euros, dans les meilleurs cas, pour plus d’une année ».
Avec d’autres membres bénévoles de la communauté nationale établie à l’étranger, ce nouveau diplômé « participe, depuis mars dernier, à l’organisation de plusieurs quêtes de solidarité en faveur des étudiants nécessiteux ».
Les étudiants conditionnés par les réglementations administratives
Le temps de leur installation, les étudiants doivent attendre plusieurs mois avant d’avoir leurs titres de séjour d’études qui leur permet de trouver un travail. Parallèlement, ils n’ont pas le droit de prétendre aux aides et aux allocations attribuées aux étudiants nationaux ou originaires de l’Union européenne.
« Cette dure réalité était subie par nos étudiants avant la pandémie. Or, avec le premier confinement, tout a été bloqué sur le plan administratif et le marché du travail destiné aux étudiants s’est arrêté », a révélé M.B à nos confrères d‘El Watan.
« Pour les uns, ils n’avaient le choix que de patienter indéfiniment. Pour les autres, qui venaient juste de commencer le travail ou même les plus anciens qui travaillent depuis longtemps, ils ont perdu leurs jobs étudiants ou leurs stages de fin d’études », a-t-il encore rajouté.
La solidarité a diminué depuis le reconfinement
Le premier confinement a été marqué par une solidarité massive de la part des membres de la diaspora pour épauler les étudiants Algériens à travers les cagnottes en ligne et la distribution de denrées alimentaires et autres produits de première nécessité. Cependant, ce mouvement de solidarité a diminué avec l’avènement du reconfinement, qui a débuté en fin octobre dernier.
Par ailleurs, certains universitaires, entre autres des syndicalistes étudiants, des jeunes diplômés et des enseignants, ont demandé l’intervention des autorités françaises mais aussi algériennes.
Pour sa part S.G, un enseignant établi à Paris, a lancé un appel à destination des services consulaires où il a noté qu’ « il est urgent pour les autorités algériennes en France de mettre en place une cellule de crise pour recenser tous les étudiants Algériens précaires et en détresse afin de leur proposer des aides financières sous forme d’allocation ou de crédit sans intérêt ».
« Pour ce faire, il serait possible de créer une plateforme sur internet et de la partager sur les réseaux sociaux et il serait nécessaire aussi de diffuser l’information dans les médias », a-t-il suggéré en soulignant que « ces étudiants vivent une première phase d’intégration encore plus difficile que d’habitude ».
« En Algérie, le budget de l’État permet de financer le logement, les transports, la sécurité sociale et la scolarité des étudiants, ainsi qu’une bourse trimestrielle qui leur est octroyée. Partant de ce constat, il me semble qu’un étudiant algérien en France pourrait bénéficier également d’une aide au financement de ses études. Bien évidemment, cela demande de grands moyens et nécessite une étude approfondie », a encore indiqué le même enseignant.