La réapparition du Chef de l’État après une longue absence de presque deux mois pour des raisons médicales, continue a suscité les réactions de la classe politique en Algérie, le Parti des travailleurs (PT), a réagi de sa part à cette nouvelle, faisant état de son inquiétude.
Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa réunion hebdomadaire du parti (PT), le secrétariat affirme « Le secrétariat du bureau politique déclare qu’il n’a pas été rassuré par l’apparition du président et par son discours ».
Le parti estime que « la réapparition du président confirme l’impasse politique économique et sociale qui accélère la crise du système dont le maintien constitue le plus grand danger pour la nation, pour son intégrité et sa souveraineté ».
Le Parti de Louiza Hanoune s’est interrogé sur plusieurs volets du discours tenu par Abdelmadjid Tebboune à partir de son lieu de convalescence à Berlin, le PT a commencé premièrement par évoquer les déclarations de Tebboune sur la crise sanitaire liée à la propagation de la pandémie Covid19 en Algérie, « Trompé par les chiffres officiels qui sont démentis par les professionnels de la santé et le nombre réel de décès quant à la situation sanitaire très grave induite par la COVID-19, le président Tebboune semble tenu dans l’ignorance de l’anarchie qui frappe l’enseignement dans tous ses paliers et de la dégradation terrifiante de la situation socio-économique.
Citant comme exemple, “explosion de la pauvreté, voire de la misère au sein de la majorité du peuple, affectant et laminant y compris les couches moyennes. Explosion du chômage parmi les jeunes et les millions de travailleurs dont les entreprises et/ou activités sont à l’arrêt. Explosion de la détresse socio-économique, de la mendicité, de la violence urbaine, de la Harga et des suicides”.
À cet égard, le part estime que “le président semble ignorer la multiplication des grèves de travailleurs et fonctionnaires et les mobilisations des travailleurs indépendants et des populations, sur tout le territoire national contre la régression socio-économique épouvantable et l’absence de perspectives positives”.
En second lieu, le Parti est revenu sur le volet économique, en déclarant : » Le président ignore-t-il qu’après avoir provoqué un effondrement économique sans précédent, comme produit du confinement dit sanitaire, son gouvernement s’apprête à démanteler les banques et les entreprises publiques, qui sont la propriété de la collectivité nationale, en recourant à leur privatisation. C’est un pur démantèlement, car partout dans le monde où elles ont été mises en œuvre tout comme chez nous suite aux injonctions du FMI dans le cadre du Plan d’ajustement structurel dans les années 1990 puis sous couvert de partenariat public/privé, et afin d’attirer prétendument des IDE, durant les 20 dernières années, les privatisations ont été synonymes de désertification industrielle et sociale, de suppression massive d’emplois, de bradage du patrimoine public ».
Le PT s’est ensuite penché sur la Justice, en évoquant les dernières arrestations des militants journalistes et activistes, affirmant que cette question n’a point été abordée par le président : « La question des libertés dont la violation se poursuit, à travers les arrestations et le muselage des médias et des opinions politiques n’a point été abordée par le président pourtant elle est mise à profit par les institutions étrangères dont le parlement européen pour intervenir dans les affaires internes du pays. Cette omission ne confirme-t-elle pas que ledit parlement européen visait à travers sa résolution provocatrice à venir à la rescousse du régime dans une vaine tentative de lui donner une assise sociale. Troublant est le silence du président Tebboune au sujet des déclarations de l’Union européenne suite à la réunion d’évaluation de l’accord d’association ainsi que de l’attitude timorée du gouvernement quant aux conséquences néfastes de la poursuite de cet accord », lit-on dans le communiqué rendu public par le PT signé par le secrétariat du Bureau politique.