À cause de l’attendue reprise des vols internationaux, le dinar continue sa dégringolade face à la monnaie européenne sur le marché noir des devises.
Selon les informations rapportées par nos confrères de Liberté, la monnaie européenne a enregistré hier, lundi, 21 décembre, un nouveau record face au dinar sur le marché parallèle des devises. En effet, l’euro s’est échangé à 215 da, alors que le dollar américain est resté relativement stable à 174 da.
Très impacté par la pandémie du Coronavirus (Covid-19), notamment à cause de la suspension des vols internationaux, le marché noir du Square Port-Saïd d’Alger semble retrouver peu à peu son rythme habituel. « La demande de devises retrouve des couleurs avec l’espoir que les compagnies aériennes reprennent un peu d’air dans les prochaines semaines. C’est ce qui explique, en partie, le flux des demandeurs de devises de ces derniers jours », a confié un cambiste à Liberté.
Pour Ahmed, un commerçant qui tient une boutique sous les arcades du Square, « ceux qui pensaient que la crise sanitaire a eu raison du marché informel des devises se trompent lourdement car les détenteurs de gros capitaux en dinars continuaient à fréquenter discrètement le marché informel des changes en mettant à profit la baisse des cours pour thésauriser en devises ». Ce dernier a laissé entendre que « les cambistes du Square ne sont que la partie visible d’un réseau sophistiqué ».
Parallèlement, les cotations officielles de la Banque d’Algérie indiquent, ce 22 décembre, que la monnaie européenne unique s’échange à 161.79 da à l’achat et à 161.84 à la vente. Alors que la monnaie américaine s’échange à 132.45 da à l’achat et 132.47 à la vente.
« L’existence du marché parallèle complique la gestion macroéconomique », selon le FMI
Le Fonds monétaire international (FMI), dans sa dernière analyse de l’évolution de la situation économique en Algérie, avait souligné que « le marché parallèle de devises gagnait en ampleur et en sophistication ».
« L’existence du marché parallèle complique la gestion macroéconomique, car elle alimente les anticipations inflationnistes, fausse la formation des prix et affaiblit les canaux de transmission de la politique monétaire », avait indiqué le FMI selon la même source.
Ainsi, pour le FMI, « l’ajustement progressif du taux de change officiel, le relèvement des plafonds indicatifs des montants en devises que les voyageurs peuvent emporter et l’assouplissement des restrictions aux importations pourraient réduire l’ampleur du marché parallèle, mais ne suffiraient pas à l’éliminer ».