5 ans ont déjà passé de la disparition de l’une des figures les plus emblématiques de la révolution, mais aussi de l’opposition post indépendance. Hocine Ait Ahmed, appelé respectueusement Da L’Hocine est décédé le 23 décembre 2015 à Lausanne en Suisse.
Né le 20 août 1926 à Ain El-Hammam (ex-Michelet) dans la Wilaya de Tizi Ouzou, Hocine Ait Ahmed deviendra par la suite l’une des plus importantes figures révolutionnaires et d’opposition.
Dès son jeune âge, son esprit révolutionnaire le pousse à rejoindre le PPA (Parti du peuple algérien) alors qu’il n’avait que 15 ans, puis sera l’un des membres fondateurs de l’Organisation spéciale (OS).
Enchainant les postes et les initiatives dans les étapes les plus importantes et les plus cruciales de la révolution, il embrasse le chemin de l’opposition dès l’indépendance du pays. En 1962, il prend une position ferme contre la violence de l’état-major des frontières.
Une année après l’indépendance, Ait Ahmed crée ce que va devenir ensuite, le plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes FFS.
Ses positions vont l’amener à être arrêté puis condamné à mort en octobre 1964. Il décide alors de s’exiler en Suisse après son évasion de la prison d’El Harrach le 1er mai 1966.
Retour au pays
En 1989, Hocine Ait Ahmed rentre au pays, après 23 d’exile. Et c’est également en cette même année que son parti ait été reconnu.
Son second retour au pays, en février 1999 a été pour se présenter candidat aux élections présidentielles, avant de se retirer le 14 avril, soit la veille du scrutin.
Funérailles nationales
Le 23 décembre 2015, le père de l’opposition rend l’âme à Lausanne, en Suisse, à l’âge de 89 ans. Le premier janvier 2016, il aura droit à des funérailles populaires dignes d’un chef d’État, mais conformément à ses dernières volontés.
En effet, le dernier membre des neuf chefs ayant déclenché la guerre d’Algérie, est enterré auprès des siens dans son village natal Ath Ahmed à Ain El Hammam, aux côtés de sa mère et de son aïeul, Cheikh Mohand Oulhoucine.
Des dizaines de milliers de personnes ont assisté, le 1er janvier 2016, à l’enterrement de Hocine Aït Ahmed, à Aït Yahia, à 160 km au sud-est d’Alger. Ces funérailles ont été au-delà de toutes les attentes.
« Un jour, la parole reviendra au peuple. Même si la nuit semble longue, le jour et le soleil finiront par se lever sur l’Algérie », disait le visionnaire qu’était Da L’Hocine, suscitant ainsi de l’espoir auprès de ses semblables.