Le nom du président déchu Abdelaziz Bouteflika est cité, à maintes reprises lors du procès en appel de Nachinach Zoulikha (madame Maya), qui s’est ouvert hier samedi 26 décembre à la cour de Tipasa.
Lorsque l’ancien wali de Chlef et ancien ministre du Travail Mohamed Ghazi est appelé à livrer sa version des faits dans l’affaire, il n’a pas hésité à déclarer : « Mon seul tort est d’avoir exécuté les instructions du Président. Je n’ai pas volé. Je ne connaissais pas cette dame ».
Selon lui, c’est « le secrétaire du Président » qui l’a appelé pour lui dire que le président lui « envoie sa famille pour l’aider dans son projet d’investissement. Je lui ai affecté une forêt abandonnée pour réaliser le projet ».
Alors que le projet a été destiné initialement à madame Maya, c’était sa fille qui en a bénéficié. Interrogé sur ce point, Mohamed Ghazi indique qu’il ne pouvait rien faire, du moment que les ordres venaient du président. « Lorsque le Président vous donne instruction, que pouvez-vous faire ? ».
Concernant le point de l’identité de la principale prévenue, Mohamed Ghazi affirme que « lorsque je l’ai revue, elle m’a dit qu’elle était la fille du Président. Je ne connaissais même pas son vrai nom ».
« Comment puis-je aller enquêter sur elle, alors que c’est le Président qui me l’a envoyée par l’intermédiaire de son secrétaire particulier ? », a-t-il encore ajouté selon le quotidien El Watan qui a rapporté l’audience.
Des peines de 10 à 15 ans de prison ferme requises
À l’issue de l’audience d’hier samedi, le parquet général près la Cour de Tipasa a requis des peines allant de 10 à 15 ans de prison ferme contre les principaux accusés.
Le parquet a donc confirmé la décision de confisquer tous les biens de Mme Maya et de ses filles, Imène et Farah.
Pour ce qui est des peines, le représentant du parquet général a requis une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de 6 millions DA contre « Mme Maya » et 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million DA contre Mohamed Ghazi et Abdelghani Zaalane poursuivis respectivement en tant qu’anciens walis de Chlef et Oran.
Le parquet général a également requis une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 6 millions DA contre les filles de « Mme Maya », Imane et Farah (en état de liberté).
Une peine de 12 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million DA a été requise contre l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, alors que des peines de 5 et 12 ans de prison ferme ont été requises contre cinq (05) autres accusés, dont Chafik Ghazi (fils de Mohamed Ghazi) et le député à la retraire Omar Yahiaoui (en fuite à l’étranger).