L’Algérie est consciente du rôle majeur de la justice constitutionnelle dans l’approfondissement de la démocratie, la construction de l’Etat de droit et la préservation des droits et libertés, en tant que fondement de la pratique démocratique et expression de la bonne gouvernance.
Dans une allocution lue hier samedi en son nom par son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem, à l’occasion du 20e anniversaire de la commission de Venise, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a indiqué que «la commission, en élargissant sa composante à des Etats non-européens, à travers l’intégration d’autres sphères géographiques et culturelles, a enrichi sa mosaïque humaine», soulignant que l’ouverture de la Commission de Venise à des Etats non-européens «constitue indéniablement un pas positif pour un dialogue fécond et un rapprochement plus que jamais indispensable entre tous ceux qui aspirent à une meilleure connaissance et à une volontaire reconnaissance de l’autre».Selon le chef de l’Etat, «cette ouverture sur d’autres horizons, porteuse d’idées de partage et d’échanges, témoigne de la vitalité de votre commission et de l’intérêt qu’elle porte aux questions récurrentes de démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme».
A l’occasion de cette cérémonie marquant le 20e anniversaire de la création de la Commission européenne pour la démocratie par le droit appelée Commission de Venise, relevant du Conseil européen qui se tient à Venise, le chef de l’Etat a relevé que la commission «a réussi d’abord à répondre à la situation d’urgence résultant de la naissance de nouvelles démocraties, qui amorçaient une transition démocratique au début des années 1990 et auxquelles il était nécessaire d’apporter rapidement une assistance constitutionnelle, dans l’esprit du patrimoine constitutionnel européen », avant de se transformer, « en un organe de réflexion en matière de droit constitutionnel, comme en témoignent les nombreux éclairages et avis consultatifs qu’elle apporte aux pays qui le demandent».
Pour Abdelaziz Bouteflika, la justice constitutionnelle «est une culture, au même titre que la démocratie et l’Etat de droit en ce sens qu’ elle doit passer par une expérience et une pratique qui s’inscrivent dans la durée pour s’ériger en partie intégrante de notre culture quotidienne et de notre réalité politique».
Selon lui, l’Algérie est «consciente» du rôle «majeur» de la justice constitutionnelle dans l’approfondissement de la démocratie, la construction de l’Etat de droit et la préservation des droits et libertés, en tant que fondement de la pratique démocratique et expression de la bonne gouvernance.
Toujours est-il, constate le président de la République, que ce que les pays de la rive Nord ont accompli au fil de plusieurs générations «ne saurait être raccourci ni réalisé en un court laps de temps dans nos pays», car, a-t-il expliqué, «nous savons parfaitement que la démocratie n’est pas une recette miracle prête à l’emploi, valable pour toutes les sociétés quels qu’en soient les lieux et les époque», remarquant que les pays de la rive Sud «ne sont pas restés en marge des évolutions de la justice constitutionnelle, puisque la plupart de ces pays ont inscrit dans leur Constitution, chacun au rythme de son histoire politique particulière, des mécanismes de contrôle constitutionnel et adhéré pour certains d’entre eux à des espaces régionaux et/ou linguistiques de coopération et d’échanges d’expériences dans le domaine de la justice constitutionnelle».
Estimant «positif» le travail de la Commission de Venise depuis deux décennies, le chef de l’Etat fait part de sa «conviction» que ce nouvel espace, «approfondira» encore le dialogue entre les juges constitutionnels de tous les pays et contribuera à une meilleure compréhension et à une plus large diffusion des concepts dont ils partagent la signification et rappelle que «c’est à Alger en 1997 qu’a été décidée la création de l’Union des cours et conseils constitutionnels arabes», exprimant le vœu que la célébration du 20e anniversaire de la Commission de Venise «marque le point de départ de nouvelles avancées mémorables dans le domaine de la démocratie par le droit et que cet ambitieux projet de création d’un forum mondial aboutisse à des résultats conformes à nos attentes».
Par : Sadek Belhocine