Les épisodes de terreur et de massacre qu’a vécus l’Algérie durant la décennie noire ont atteint leur apogée durant la nuit du 22 au 23 septembre 1997 à Bentalha, au sud d’Alger. Une véritable tuerie « génocidaire » a eu lieu contre des innocents.
Malgré que les plaies se sont refermées depuis, laissant tout de même des cicatrices au plus profond des âmes des rescapés et de tous les Algériens, 24 ans après ce massacre, la mémoire ne devra pas tourner le dos.
Les malheureux habitants de cette localité de la banlieue d’Alger ont vécu toute une nuit d’horreur. De 22 h 30 à 4 h du matin, un groupe plusieurs dizaines d’hommes armés d’armes à feu, de couteaux et de haches, se sont acharné sur des personnes dépourvues de toute défense, et même de pouvoir fuir leur triste sort.
Durant ces quelques heures, ces barbares ont fait pas moins de 253 victimes selon des sources hospitalières et plus de 120 blessés. Selon des ONG, le bilan est beaucoup plus important ; plus de 400 morts. Il convient de noter que le chiffre officiel communiqué à l’époque était de 85 morts.
Femmes, enfants, vieillards … personne n’était épargné
Selon des témoignages recueillis sur place le lendemain du drame, les assassins attaquaient méthodiquement les maisons situées dans deux quartiers : Haï el-Djilali et Haï Boudoumi. Les assaillants ont pris soin de couper le courant électrique, afin de perpétrer leur forfait en toute quiétude.
Durant les longues heures qu’a duré l’horrible crime, les assaillants n’ont épargné personne ; femmes, enfants, vieillards… les crimes ont été commis par les plus atroces des manières ; décapitation, brulures, éventrements, exécutions à armes à feu. Selon les témoignages, ils sont même mis des bébés au four !
Au lendemain de cette nuit cauchemardesque, les portes des maisons ciblées par les terroristes étaient découvertes marquées d’une croix. Selon des témoins, une habitante de Bentalha les guidait à travers les ruelles pour leur indiquer les personnes et familles à éliminer.