Cette édition, qui s’est tenue les 18 et 19 février, a honoré l’Algérie, car le pays “s’est imposé comme l’un des hauts lieux de la production littéraire francophone”.
C’est dans les somptueuses galeries de l’hôtel de ville de Paris que s’est tenue, les 18 et 19 février, la vingt-troisième édition du Maghreb des Livres, organisé depuis 1994 par l’association Coup de Soleil, présidée par Georges Morin. Le fait remarquable est que cette manifestation, en se consacrant “Spécial Algérie”, honore cette année notre pays, après l’avoir fait pour la Tunisie en 2015 et le Maroc l’année dernière. Faut-il rappeler à ce stade qu’à sa naissance en 1994, le Maghreb des Livres fut parrainé par l’écrivain algérien Rachid Mimouni et le Marocain Mohamed Choukri.
Pour le président de Coup de Soleil, la littérature algérienne est à l’honneur car “au cours des dernières décennies, l’Algérie s’est imposée comme l’un des hauts lieux de la production littéraire francophone. C’est une vitalité que nous voudrions donner à voir au Maghreb des Livres où seront présents cette année quelques-uns des plus grands romanciers d’aujourd’hui”. Près de 130 auteurs du Maghreb, de France, d’Allemagne, de Suisse, du Canada… étaient présents à cette manifestation culturelle qui se décline en Librairies (édition Maghreb, édition France, édition Jeunesse), cafés littéraires, séances de dédicaces, des expositions d’artistes, des hommages à Malek Chebel, Stéphane Hessel, Fatima Mernissi, Arezki Idjerouidène.
La participation algérienne a regroupé des noms connus comme Amine Zaoui, Kamel Daoud, Mouloud Achour, Ahmed Bédjaoui ainsi que de nouveaux talents de la littérature tels Bendaoud Toufik, Beniaiche Kamel, El-Kebir Akram. Avec Nissa’a Casanova, Nayla, Tamacahut taneggarut, Waciny Laredj, Brahim Tazaghart et Lynda Koudache représentent respectivement la littérature algérienne d’expression arabe et amazighe. Pour cette dernière, Brahim Tazaghart estime que “la participation reste modeste. Je suis un peu déçu que tamazight soit absente dans les débats. Par ailleurs, la promotion de tamazight passe par le cadre institutionnel, qui lui offrira plus de présence partout.” Pour sa part, Lynda Koudache estime que c’est tout de même encourageant et trouve que cette littérature fait son chemin.
Les auteurs, éditeurs, libraires et autres acteurs culturels trouveront dans ce salon l’occasion de se faire connaître, de tisser des relations afin d’élargir leurs horizons et de connaître des succès également au plan commercial. C’est ce que souligne Bouziane Ben Achour, directeur de La République (El-Djoumhouria) et auteur de livres dont Kamar ou le temps abrégé. “Je constate avec bonheur la présence de tant d’écrivains algériens à ce Maghreb des Livres. J’y assiste pour la première fois, et c’est une occasion de rencontres avec des acteurs du monde de la culture”, a-t-il déclaré.
Pour Sadi Chikhi, visiteur “amoureux des livres”, le Maghreb des Livres “permet aux Algériens vivant en France et au public français de découvrir la littérature algérienne, et aux auteurs qui viennent du pays de s’enrichir des contacts qu’ils auront ici”.