23e Sila : L’Histoire contemporaine de l’Algérie, le filon inépuisable

23e Sila : L’Histoire contemporaine de l’Algérie, le filon inépuisable

ALGER – Des fictions profondément ancrées dans la société ou l’histoire contemporaine algérienne, des introspections et des nouveaux départs comptent parmi les thèmes de prédilection des auteurs annoncés pour le Sila 2018.

Cette édition se distingue également par les publications de journalistes, lancés dans l’écriture romanesque.

Dans son roman, « Le naufrage de la lune » (Barzakh), la romancière Amira-Géhanne Khalfallah fait revivre à son lecteur un épisode important et oublié de l’histoire de Jijel attaquée par la marine du royaume de France en 1664 alors que la ville échappait à la domination ottomane: une première expérience de l’auteure qui plonge le lecteur dans la régence d’Alger et les salons de Versailles (siège du pouvoir français de l’époque), tout en exhumant un épisode méconnu de l’histoire.

Des auteurs, à l’image du journaliste Mustapha Benfodil, proposent une forme d’introspection, dans « Body Writing » (Ed. Barzakh), à travers le journal intime de Karim Fatimi disparu tragiquement en 2014.

Avec ce récit qui se transforme en une radiographie extravagante de l’Algérie, l’auteur signe son retour onze ans après son dernier roman « Zarta ».

Dans « Nulle autre voix » (Barzakh), la romancière Maïssa Bey dresse le protrait de l’anti-héroïne par excellence à travers des échanges entre une écrivaine, à la fois curieuse et effacée, et une criminelle fraîchement sortie de prison après 15 ans de détention.

A travers son dernier roman « Khalil » (Casbah), le romancier à succès, Yasmina Khadra, plonge lui aussi son lecteur dans l’univers d’un des terroristes, auteurs des attentats de 2015 au stade de France à Paris.

Reconstruction et nouveaux départs forment l’essentiel des œuvres de Nassira Belloula, « Aimer Maria » ou encore de Mohamed Magani « L’année miraculeuse »: deux fictions éditées chez Chihab, qui évoquent la vie après les affres de la déception, des séparations et de l’exil.

L’Histoire contemporaine de l’Algérie aura inspiré des plumes comme celle du célèbre chroniqueur Sid Ahmed Semiane qui a réuni dans « Octobre … ils parlent » (Barzakh) des textes et témoignages sur le 5 octobre 1988, ou encore celle de Djamel Mati qui revient dans son roman « Sentiments irradiés » sur les essais nucléaire français de 1960 dans le désert de Tanezrouft (Hoggar).

Pour sa part, Djilali Bencheikh depeint dans son roman « Le treillis et la mini-jupe » (El Kalima), la condition d’une jeunesse révoltée par le paternalisme pesant des années 1960 et qui se choisi l’exil comme seule échappatoire.