Adlène Badis
Ce vendredi le mouvement populaire sera au rendez-vous pour la 23e semaine d’affilée afin de poursuivre ses revendications pour le changement et pour une Algérie nouvelle. Près de six mois depuis le déclenchement du mouvement de revendication, l’action de contestation continue malgré les difficultés et surtout en dépit d’actions contraignantes visant les contestataires et leurs moyens d’expression. Le durcissement sécuritaire dans la gestion du mouvement ne semble pas avoir eu d’effet sur la détermination du Hirak.
Le mouvement qui revendique le changement et exige un véritable processus démocratique et non pas une conversion formelle, maintient sa démarche. Malgré les obstructions ce mouvement populaire poursuit ses démonstrations chaque vendredi. Au lendemain de la victoire de l’équipe nationale de football en coupe d’Afrique, l’euphorie qui en a résulté pourrait booster un mouvement qui semble vivre laborieusement une phase estivale moins propice à la mobilisation politique. Le football qui a fortement imprégné le mouvement dès son enclenchement avec les slogans des stades et les chansons des supporters reste porteur d’un formidable effet d’entrainement social. La coupe d’Afrique acquise, les Algériens peuvent désormais revenir à leurs revendications politiques portées par le mouvement populaire depuis près de six mois. Une période impressionnante pour une action de revendications politique populaire.
L’introuvable formule consensuelle
La crise politique en cours trouve toujours du mal à s’engager dans une voie dynamique qui pourrait enclencher un processus salvateur. Le dialogue revendiqué pourtant par la majorité de l’aréopage politique et aussi encouragé par le pouvoir n’arrive toujours pas à voir le jour notamment dans une formule consensuelle avec le maximum de chance de réussite.
Les différentes initiatives qui se multiplient n’arrivent toujours pas à susciter l’adhésion. Les forces de l’opposition restent favorables au principe d’un dialogue national de sortie de crise, elles demeurent exigeantes sur les conditions de son déroulement.
Elles réclament des mesures et des garanties afin que ce dialogue ne se transforme pas en un monologue du pouvoir. Sans les mesures d’apaisement, dont la libération des détenus d’opinion le nouvel appel au dialogue lancé par Abdelkader Bensalah risque bien de rester lettre morte. Le mouvement populaire qui a réalisé des acquis indéniables et ouvert la voie vers une nouvelle Algérie passe-t-il par une phase d’essoufflement ? Certains observateurs voient déjà un ralentissement du mouvement depuis notamment le durcissement du pouvoir dans le traitement des marches hebdomadaires.
D’autres expliquent cette «décroissance» par la période estivale pas vraiment favorable pour ce type d’activité politique populaire. Même les mouvements politiques pourtant plus que jamais au cœur d’une phase cruciale pour le pays semblent succomber au farniente en «reportant» certaines activités pour la fin du mois d’aout. En plein torpeur d’été ce vendredi sera sans aucun doute un énième test pour la vitalité du mouvement populaire qui reste particulièrement exemplaire dans la ténacité et l’endurance, ces ingrédients indispensables pour accomplir le changement.