Malgré les vacances universitaires et la chaleur torride de ce mois d’août, les étudiants ne comptent pas lâcher prise et sortent chaque mardi pour tenir des marches pacifiques comme de coutume. Dans la capitale, Alger, et à travers toutes les wilayas du pays, la communauté estudiantine continue à imposer sa voix en revendiquant le changement radical, le départ des figures du système et l’édification d’un État de droit et de démocratie.
En effet, l’action des étudiants interviendra, aujourd’hui, soit après le 24e vendredi de mobilisation populaire et citoyenne, où les Algériens ont répondu massivement au dernier message de Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’ANP, en menaçant, pour la première fois, d’aller à la « désobéissance civile», si le pouvoir ne répond pas et n’écoute pas «sérieusement» les revendication du peuple.
Pour les étudiants, il s’agit de la 24e manifestation pacifique depuis le début du mouvement, le 22 février dernier. Cette fois-ci, la mobilisation sera plus dense et forte, surtout après l’évolution des évènements qu’a connus, durant la semaine passée, notre pays, commençant par les démissions des membres du panel de dialogue et de médiation condamnant sa mission avant même son entame. Aussi, il y a fort à rappeler le discours de Gaïd Salah, mardi passé, où il a rejeté tout préalable réclamé par le Mouvement et l’opposition avant notamment d’entamer le dialogue de sortie de crise. Des mesures d’apaisement notamment à l’instar de la libération des détenus d’opinion du 22 février et les personnalités incarcérées dans ce cadre comme le Moudjahid Lakhdar Bouregâa.
Dans ce contexte, le peuple, sorti vendredi, n’a pas manqué de répondre sur ce sujet, en insistant sur l’obligation de libérer tous «les enfants de l’Algérie qui sont emprisonnés pour leur opinion depuis le commencement du Mouvement pacifique», selon les slogans de ce dernier vendredi.
En revanche, des voix, dans le panel de Karim Younès, dont la composition était désignée par le chef de l’État, se sont élevées juste après pour ne reconnaître aucun statut de «détenus d’opinion» aux personnes incarcérées. C’est le nouveau membre du panel, l’avocate Fatma Zohra Benbraham, qui a classé les «prisonniers du 22 février» dans la case du «droit commun». Une déclaration qui ne passerait pas sans être commentée par les étudiants, en marche aujourd’hui, pour la 24e fois de suite.
Sarah Oubraham