L’enveloppe consacrée au programme d’investissements publics du quinquennat 2010-2014 n’est pas de 150 milliards de dollars, comme annoncé, mais de plus de 280 milliards de dollars.
Elle est de 286 milliards de dollars, soit 21 214 milliards de dinars.
Le programme adopté hier en Conseil des ministres est scindé en deux parties. La première concerne le parachèvement des grands projets déjà entamés durant le quinquennat précédent, pour un montant de 130 milliards de dollars (9 700 milliards de dinars), soit 8 milliards de moins que le chiffre annoncé la semaine dernière par le ministre des Finances, Karim Djoudi.
Les 156 milliards de dollars (11 534 milliards de dinars) restants représentent l’engagement pour les nouveaux projets. Globalement, le programme quinquennal 2010-2014 s’inscrit, selon le communiqué ayant sanctionné la réunion du Conseil des ministres, dans «la dynamique de reconstruction nationale entamée voilà dix années».
Le document rappelle en effet les étapes franchies depuis le premier mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Rien que pour les cinq dernières années, dont certains projets structurants sont encore en cours de réalisation, le coût de l’ensemble des opérations aura atteint 17 500 milliards de dinars.
Ce programme consacre 40% de ses ressources au développement humain et 40% à la poursuite de la réalisation des infrastructures de base et à l’amélioration du service public. Ainsi, les enveloppes les plus importantes sont allouées aux travaux publics et aux transports avec respectivement 3 100 milliards DA et 2 800 milliards DA.
Le premier montant est réservé à la poursuite de l’extension et de la modernisation du réseau routier. Le deuxième est destiné au secteur des transports dans le but de moderniser et d’étendre le réseau de chemin de fer et d’améliorer le transport urbain.
Sur le plan économique, le programme réserve plus de 1 500 milliards DA à l’appui au développement de l’économie nationale. Dans ce cadre, 1 000 milliards DA sont affectés au soutien du développement agricole et rural (à raison de 200 milliards DA par an), 150 milliards DA à la promotion de la petite et moyenne entreprise (réalisation de zones industrielles, soutien public à la mise à niveau, bonification de crédits bancaires).
L’industrie bénéficiera d’une enveloppe de 2 000 milliards DA comme crédits bancaires bonifiés par l’Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l’industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques.
En matière de développement de l’économie de la connaissance, un montant de 250 milliards DA a été dégagé, notamment pour le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l’enseignement et de l’usage de l’outil informatique.
Par ailleurs, entre 2010 et 2014, les projets phares à retenir sur le plan social concernent l’habitat, avec 1,2 million de logements à livrer, la réalisation de 5 000 établissements scolaires et de 1 500 infrastructures sanitaires.
Une enveloppe de 350 milliards est consacrée à la création d’emplois de manière «à accompagner l’insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle, soutenir la création de microentreprises et financer les dispositifs d’emploi d’attente».
L’objectif étant de créer à l’horizon 2014, 3 millions d’emplois. Les collectivités locales, le secteur judiciaire et les administrations de régulation fiscale, commerciale et du travail sont dotés de 1 800 milliards DA pour l’amélioration de leurs moyens et de leurs prestations.
S’adressant au gouvernement à l’issue de l’adoption de ce programme, le Président insistera sur la bonne maturation des projets.
Il s’agit essentiellement d’éviter la surévaluation des projets, pratique courante qui a coûté cher à l’Etat durant les programmes précédents.
Par Samira Imadalou