La 29e édition du Festival du film arabe de Fameck-Val de Fensch (près de Luxembourg) a ouvert mercredi soir ses portes, avec au programme 56 œuvres cinématographiques, dont des films algériens, toutes sections confondues, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Cette édition est présidée par le réalisateur français Samuel Theis, distingué de la «Caméra d’Or» lors du Festival de Cannes 2014 pour le film «Party Girl» qu’il a coréalisé avec Marie Amachoukeli et Claire Burger.
L’invité d’honneur est l’historien Benjamin Stora, qui donnera samedi une conférence sur «L’immigration algérienne en France» et le pays mis à l’honneur est l’Egypte.
L’Algérie était l’invitée d’honneur au cours de la 28e édition, rappelle-t-on. La 29e édition du Festival du film arabe de Fameck-Val de Fensch portera son regard sur l’Egypte, «berceau du cinéma arabe» qui a régné par la quantité et la qualité de ses films, portés par des stars et des réalisateurs talentueux, à l’image du monstre de l’écran noir Omar Sharif ou du prolifique Youssef Chahine, ont expliqué les organisateurs. Le Festival du film arabe de FameckûVal de Fensch, rappelle-t-on, est né de la rencontre entre un groupe de jeunes adolescents, passionnés de cinéma, et un prêtre ouvrier nommé Mario Giubilei. Cette édition, qui se déroulera jusqu’au lundi 15 octobre à Fameck, une ville de la diversité qui abrite plus de 45 nationalités, propose plus de 50 films, dont beaucoup d’inédits ou en avant-première, avec pour objectif de «promouvoir une cinématographie émergente», a-t-on précisé.
Selon les organisateurs, la programmation regroupe plus de 110 projections sur dix jours, pour quelques 15 000 festivaliers représentant de nombreux pays arabes : Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Mauritanie, Syrie, Palestine, Irak, Yémen, Liban, et tous les films sont projetés en version originale sous-titrée en français. Parmi les films projetés, figure le documentaire «Enquête au Paradis» (2017) du réalisateur algérien Merzak Allouache, dans lequel il raconte l’histoire de Nedjma, une jeune journaliste dans un quotidien, qui mène une enquête sur les «représentations du Paradis» véhiculées par la propagande islamiste et les prédicateurs salafistes du Maghreb et du Moyen-Orient, à travers des vidéos circulant sur Internet.
Le long métrage fiction de Yasmine Chouikh «Jusqu’à la fin des temps» (2017), qui a obtenu le «Wihr d’Or» (Grand Prix) au Festival d’Oran 2018 est également au menu de cette édition. Le réalisateur Malek Bensmaïl revient, dans un documentaire, «La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire», sur le film du cinéaste italien Gillo Pontecorvo. Du cœur de la Casbah d’Alger à Rome, de Paris aux Etats-Unis, en s’appuyant sur de nombreux témoignages et des archives, le nouveau film de Malek Bensmail opère, soixante ans plus tard, un retour passionnant sur un film entre histoire et légende du cinéaste italien.
Un court métrage algéro-américain «Battle Fields» du réalisateur Anouar Hadj Smaïne raconte l’histoire d’un vétéran américain de la guerre d’Irak dont la vie bascule des causes du syndrome de stress post traumatique. Parmi les films hors compétition, le documentaires «Chrétiens d’Algérie», du réalisateur Jean Dulon, sera projeté. Dans cette production, le réalisateur a suivi avec une équipe de tournage algérienne les traces des religieux et des religieuses sur des milliers de kilomètres à travers le pays.
«Les Bienheureux» (2017) de Sofia Djama, qui a remporté le Prix Orizzonté de la Meilleur actrice du Festival de Venise en 2017 pour Lyna Khoudri, est également au menu du programme.