Invité dans le cadre de la 2e édition du festival «Lumière sur le patrimoine historique et culturel de Kabylie», le Dr Mouloud Ounnoughène a rendu un vibrant hommage à l’illustre chanteur Idir pour son apport à la chanson kabyle, et dont les œuvres musicales ont dépassé nos frontières.
Il dira alors qu’«à l’aube de notre siècle et avec toutes les facilitations que nous offrent les technologies de la communication, les artistes, qu’ils soient musiciens, chanteurs ou éditeurs sont tous avides de nouvelles combinaisons sonores et passent une grande partie de leur temps dans la recherche de nouvelles harmonies et d’une esthétique innovante qui peut émouvoir le public».
S’agissant de la musique algérienne, il lance en sorte un message qui peut inspirer de nombreux artistes attentionnés. Dans ce propos, il dira : «La problématique de notre chanson n’est pas la question des reprises et encore moins la problématique des non-stop, appelés communément «pots pourris» que sont les enchaînements musicaux festifs qui existent dans plusieurs traditions musicales». Il ajoute : «On devrait se concentrer essentiellement sur les aspects suivants qui sont l’harmonie, l’acoustique, la qualité de l’enregistrement, mais surtout sur le message émotionnel qui peut provoquer le déclic chez l’auditeur». Il dira ensuite que «chez nous, le marché dicte la loi et le mariage du sens et du divertissement devient la priorité».Les fusions de Takfarinas
Concernant le métissage musical, Mouloud Ounnoughène relate le modèle universel où il dira que «le résultat est souvent enrichissant, notamment quand il s’agit de mettre au-devant de la scène un genre méconnu du grand public». Il citera également les ‘’workssongs’’ ou le chant de travail des esclaves dans les champs de coton».
Dans son approche artistique, le conférencier évoque le répertoire kabyle en prenant l’exemple de la chanson Yelh ourar du terroir kabyle que Idir a adaptée dans son album Chasseur de lumière en harmonisant notamment la section rythmique et en introduisant une sublime improvisation à la guitare électrique. Il évoque également Takfarinas en disant que «dans les années 1980, Takfarinas a fait exploser la scène musicale avec l’arrivée de son ouay telha où synthé et mandole sont fusionnés avec des rifs de cuivres, inhabituels dans le paysage de la chanson kabyle, de même que les répliques de violon, un alliage savamment arrangé par Jean Claudric. Pour de nouvelles créations artistiques inspirées du terroir, Idir nous donne rendez-vous en 2016. Au programme, une collaboration avec Charles Aznavour, Maxime le Forestier, Patrick Bruel et Francis Cabrel…
Par Belkacem Rouache