Ce qui s’est passé avant-hier, 1er novembre 2021, sur la route Nouakchott-Ouargla, ne risque pas d’arranger les relations entre Alger et Rabat. Bien au contraire, l’on ne peut que s’attendre à une nouvelle escalade, alors que la précédente ne s’est pas encore calmée.
Au moment où l’Algérie fêtait le 67e anniversaire du 1er novembre 1954, dans la soirée, trois civils algériens ont été tués par des tirs de l’armée marocaine au niveau de la zone se trouvant entre Aïn Bentili et Bir Lahlou, au Sahara Occidental. Il s’agit de deux camionneurs algériens et d’un accompagnateur habitant Ouergla, affirment nos sources.
L’incident eut lieu sur le chemin qui relie l’Algérie à la Mauritanie. Il se trouve en « territoire libéré ». Cela n’a pas empêché l’armée marocaine de prendre pour cible les deux camions de marque MAN. Les routiers maintenaient pourtant leurs camions sur la route fréquentée par le commun des véhicules.
Les camions ont été touchés par des tirs d’artillerie alors qu’ils étaient à l’arrêt, loin de plus de 25 km du mur de séparation entre le Maroc et le Sahara Occidental, où étaient postés des soldats marocains. Les bombardements de l’armée marocaine ont littéralement carbonisé les deux camions, ôtant la vie aux trois civils algériens.
Une bavure dangereuse
La présidence a fermement réagi, plus de 24 heures après l’incident. Dans un communiqué paru aujourd’hui, il est indiqué que « Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois (03) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région »
Le communiqué des autorités Algériennes précise, « ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré ». Il est également ajouté que « plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur ».
Pour conclure, le communiqué de la présidence indique que « Les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni ».
Il est à rappeler que l’Algérie et le Maroc traversent depuis plusieurs mois une escalade diplomatique regrettable. D’abord le dérapage du diplomate marocain qui a appelé à l’autodétermination de la Kabylie, puis la rupture des relations diplomatiques, la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains et la fin de l’approvisionnement de l’Espagne via le gazoduc Maghreb – Europe qui passe par le Maroc.
Confirmation d’une bavure des Forces Armées Marocaines qui ont pris pour cible 2 camions de transports de marchandises transitant entre Tindouf et la capitale Mauritanienne causant la mort de trois civils de nationalité Algérienne. en territoire Sahraoui. #WesternSahara pic.twitter.com/QXbegzYyIc
— ALN54DZ (@Aln54Dz) November 2, 2021