La nationalité d’origine des assaillants qui ont endeuillé la France, le 13 novembre 2015, puis mis sur les dents les services de sécurité européens, belges en l’occurrence, atteste de ce constat.
Le Maroc collectionne les premières places sur le podium. Acteur majeur du narcotrafic mondial (cannabis) il est en passe de le devenir aussi en ce qui concerne le terrorisme. Des chiffres officiels indiquent que pas moins de 3000 Marocains combattent sous la bannière de Daesh en Syrie et en Irak.
La nationalité d’origine des assaillants qui ont endeuillé la France puis mis sur les dents les services de sécurité européens, belges en l’occurrence, atteste de ce constat et confirme ce peu glorieux record. Pas étonnant si l’on considère que ces deux phénomènes sont étroitement liés.
«Le Maroc reste une principale source du cannabis, devancé seulement par l’Afghanistan dans la production du haschich ou résine de cannabis», soulignait un rapport du département d’Etat américain sur «la stratégie de contrôle international des narcotiques» publié le 12 mars 2013 qui avait été communiqué au Congrès US.
«Le fléau des stupéfiants qui cible les peuples de la région maghrébine et du Sahel africain, s’avère plus dangereux que par le passé… à cause de l’alliance des barons du trafic de drogue produite dans le Royaume du Maroc avec les groupes terroristes», avait fait remarquer Omar Benjana, spécialiste des affaires de sécurité, à l’occasion d’une conférence qu’il avait animée à Boumerdès (une quarantaine de km à l’est d’Alger), en juillet 2013.
La connexion entre le trafic de drogue et le terrorisme étant établie fait du Maroc une potentielle poudrière au Maghreb. Une bombe à retardement avec comme détonateur ces candidats au djihad prêts à semer la mort.
A combien les estime-t-on? «Près de 140 cellules terroristes ont été démantelées à travers le territoire marocain alors qu’environ 2200 personnes ont été arrêtées depuis 2002 selon les chiffres révélés jeudi dernier par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse organisé à l’issue d’un Conseil du gouvernement. Combien sont passés à travers les mailles du filet? Des centaines très certainement.
L’origine marocaine des membres de l’ensemble du «commando», qui ont perpétré les actions kamikazes du Bataclan qui a fait plus de 80 morts, ainsi que d’autres quartiers parisiens qui ont connu la même horreur, confirme l’existence de cellules dormantes très organisées sur le territoire français. Des machines à tuer renforcées par cette appartenance à un même pays: le Maroc. Le royaume est-il devenu un exportateur net de «djihadistes»? Le ministre marocain de l’Intérieur l’avoue… presque.
«Un total de 1122 Marocains sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d’autres ressortissants européens d’origine marocaine dont le nombre est estimé à 2000 personnes», avait révélé au mois de juillet 2014 Mohamed Hassad. Une menace réelle pour la sécurité de la région qui se dessine en plus de celles que représentent aujourd’hui la Libye, en plein chaos, suite à l’expédition militaire, menée contre elle, par les pays occidentaux, la France à leur tête, sous la bannière de l’Otan pour mettre fin au régime de Mouaamar El Gueddafi et la Tunisie après sa «révolution» qui a chassé du pouvoir l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali. La nouvelle brèche ouverte à partir du territoire marocain met un peu plus la région sous pression. Le Makhzen est plus que jamais sur la sellette.