L’Algérie a décidé de couper court aux flux migratoires, devenus de plus en plus incontrôlables, en apportant aide et soutien aux pays africains concernés…
Tolérance zéro! La lutte contre l’immigration clandestine prend un nouveau virage. 33 immigrants clandestins de différentes nationalités ont été appréhendés à Adrar, Naâma et El-Oued par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) et des éléments de la Gendarmerie nationale, indique hier un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
Cette petite information montre la nouvelle orientation des autorités quant à la lutte contre ce fléau qui a pris une ampleur incontrôlable. Pour des raisons humanitaires évidentes, l’Etat a laissé tranquilles ceux qui avaient réussi à franchir les frontières. Mais pas cette fois-ci. Ainsi, les migrants clandestins qui ont pour habitude d’être arrêtés au niveau des frontières, ont cette fois-ci été interpellés à l’intérieur du pays alors qu’ils se dirigeaient vers le Centre pour s’y installer. Il faut dire que depuis le début de l’été, les autorités ont annoncé la couleur. D’abord, l’actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia, lorsqu’il était directeur de cabinet du président de la République, avait tiré la sonnette d’alarme en affirmant que cette immigration illégale était «source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux».
Chose qui avait de suite fait réagir le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui est allé plus loin en parlant de menace pour la Sécurité nationale. La réaction de ces deux responsables a été suivie par des actes puisque un plan de rapatriement des clandestins a été élaboré par Messahel en coordination avec le ministre de l’Intérieur Nour-Eddine Bedoui. Ce dernier avait annoncé que «l’Algérie est déterminée à prendre toutes les mesures légales en accord avec les chartes internationales pour préserver la sécurité et la stabilité de ses frontières». Le 1er août dernier, l’Etat passe à l’action en relançant les opérations de rapatriement de ressortissants nigériens en situation irrégulière en Algérie.
«Ces opérations s’intègrent dans le cadre d’une série de mesures prises par le gouvernement algérien en vue de renforcer la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, notamment le Niger et le Mali, à l’effet de juguler les flux migratoires irréguliers auxquels notre pays se trouve confronté», avaient précisé les AE. Pour ce faire, un dispositif associant tous les secteurs et acteurs concernés, dont le Croissant-Rouge algérien, a été mis en place en vue de permettre la mise en oeuvre des opérations de rapatriement dans les meilleures conditions possibles et dans le strict respect de la dignité et des droits humains, conformément aux engagements internationaux de l’Algérie en la matière. «Les autorités algériennes ont veillé à ce que les opérations de rapatriement s’effectuent, tout au long de ses différentes étapes, dans des conditions optimales de confort et de sécurité», avaient-elles précisé.
Le premier campement démantelé a été celui de Dar El Beida (banlieue est d’Alger). Ce campement qui était l’un des plus grands du pays se trouvait sur une ligne de chemin de fer, ses occupants montaient sur le pont qui se trouvait plus haut pour faire l’aumône. Ce qui représentait un réel danger. L’Algérie a accompagné ces rapatriements par des aides humanitaires.
A la veille de l’Aïd el Adha, 32 tonnes constituées essentiellement de denrées alimentaires et de kits scolaires pour les écoliers et lycéens ont été envoyées au Niger. L’Algérie, qui sait qu’une crise migratoire de grande ampleur l’attend durant les prochaines années, a donc décidé de prendre le taureau par les cornes en réglant le problème à la source, c’est-à-dire en se concertant avec les pays africains concernés. Une concertation traduite par des aides et un soutien mutuel, et non avec violence comme veulent le faire croire certaines parties hostiles à tout ce qui est algérien. Ce n’est pas dans nos traditions…