Les gérants d’auto-école sont en colère suite à l’instruction ministérielle du 10 mai 2015 dont les dispositions, selon la Fédération nationale des auto-écoles, font que 36 000 postes d’emploi risquent d’être supprimés et plus de 9 000 auto-écoles de fermer. Le nouveau ministre des Transports promet, lui, l’annulation de cette mesure. La situation risque de déborder dans les jours qui viennent.
Zinedine Aoudia, président de la Fédération nationale des auto-écoles (FNAE), a haussé le ton, hier, lors de la tenue du Conseil national des auto-écoles de 32 wilayas, contre la récente instruction du 10 mai passé émanant du ministère des Transports à l’égard des nouvelles auto-écoles.
Le président de la FNAE a ainsi appelé le ministre des Transports à œuvrer pour l’annulation de cette instruction qui va, selon lui, créer une véritable anarchie dans le secteur du moment que plus de 9 000 auto-écoles sont menacées de fermeture en cas d’application de cette instruction, ce qui met en évidence le risque de voir 36 000 employés menacés de chômage.
Pour rappel, cette instruction qui porte le décret exécutif 12-110 et qui a été remplacée par une instruction complémentaire datant du 10 mai 2015, exige des gérants d’auto-écoles de se soumettre aux nouvelles dispositions.
Dans cette instruction, les propriétaires d’auto-écoles qui ont obtenu leur agrément à partir de l’année 2012 et, par la suite, ont ouvert leur auto-école, sont soumis à l’obligation d’avoir un niveau universitaire et un local qui doit avoir une superficie de 45m² au minimum.
Cette instruction applicable uniquement aux auto-écoles ayant débuté leurs activités à partir de l’année 2012 a créé une grosse colère chez ces gérants.
Réunis hier lors du Conseil national, les représentants des auto-écoles de 32 wilayas ont vivement condamné cette instruction signée par le secrétaire général du ministère des Transports, tout en promettant de hausser le ton dans les prochains jours.
Le responsable de la FNAE a mis en garde le ministère contre toute décision d’application de l’instruction.
« Au cas où la situation demeure telle qu’elle est et au cas où le ministre revient sur sa décision, nous allons entamer une grève générale accompagnée d’autres mesures tels que des rassemblements à Alger, afin de dénoncer ladite instruction », explique-t-il. De son côté, le représentant des auto-écoles d’El Oued a indiqué lors de son intervention à l’assemblée générale qu’aujourd’hui il y a une anarchie au niveau du ministère des Transports.
La situation est dramatique pour les professionnels du secteur, c’est pour cette raison que nous lançons un appel urgent à la tutelle pour qu’elle revoie l’instruction du 10 mai 2015, car les conséquences, au cas de son application, seront catastrophiques.
« Plus grave, si le ministère persiste dans sa voie en décidant d’appliquer à la lettre l’instruction du 10 mai 2015, cela constituerait une menace pour plusieurs milliers de familles qui pourraient se retrouver sans revenus », déclare-t-il. Il ajoute : « On demande, au nom de l’ensemble des auto-écoles, l’annulation de cette instruction ».
D’autre part, le secteur des auto-écoles est composé de plus de 25 000 agences à travers le pays, dont 90% de leurs propriétaires sont des anciens ayant un niveau de terminale. Face à ce nombre important, le nouveau ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, a exigé, dès les premiers jours de son installation, un rapport détaillé sur la situation des auto-écoles.
Il avait également déclaré que certains directeurs des transports ne sont pas à la hauteur et que le moment est venu pour réorganiser le secteur. C’est dans cette logique que le ministre a ordonné l’installation d’une commission technique nationale pour régulariser et gérer le secteur des auto-écoles.