Ce sommet annuel, le «North Africa Oil et Gas summit», le troisième du genre, se tient pour la seconde fois consécutive à Alger pour célébrer sa 10ème édition.
Qualifié par nombre d’experts «d’incontournable», ce rendez-vous annuel se veut être un véritable carrefour d’échanges entre les majors-pétroliers en offrant aux centaines d’experts participants des entreprises tant nationales qu’internationales d’Afrique du Nord «des opportunités insoupçonnées de coopération».
Devant l’évolution régressive du marché pétrolier, du moins sous son aspect prix du baril en baisse continue depuis juin 2014, l’Algérie, à l’instar des autres pays d’Afrique du Nord (AFN), compte développer encore plus ses activités en aval du marché pétrolier. A cet effet, les présentations et les débats qui ont eu lieu en cette première journée d’hier, ont eu trait à plusieurs thèmes relatifs aussi bien en amont qu’en aval du secteur des hydrocarbures en pleine «crise» car perturbé notamment par une offre supérieure à une demande de plus en plus basse plombée par une timide reprise industrielle dans le monde.
Les pays de l’AFN ne veulent plus se contenter simplement de la vente du brut et de quelques autres produits dérivés. Ils ambitionnent fortement d’exploiter les opportunités offertes par l’optimisation des chaînes de valeur de leurs produits.
Cependant, selon le représentant de Shell, chargé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le vice-président de cette compagnie, Mounir Bouaziz, le brut connaîtra «une période plus longue de prix bas» a-t-il estimé dans son intervention lors de cette 10ème conférence. Il expliquera que «la reprise de l’industrie pétrolière internationale, en particulier dans le segment pétrochimie et raffinage, où la baisse du prix du baril a entraîné une réduction des coûts de production rendant cette industrie plus compétitive». De même, dira-t-il, le surplus de la production mondiale de pétrole pourrait être absorbé plus rapidement dans le sillage de la réduction des investissements à l’amont pétrolier. Concernant les retombées de cette situation sur l’Algérie, Bouaziz a considéré qu’un soutien des activités d’exploration était nécessaire, et ce tout en développant le segment aval, notamment la pétrochimie et le raffinage, afin d’optimiser la valeur ajoutée de l’industrie pétrolière du pays. Sonatrach l’a compris en estimant que l’accroissement de son activité en aval est «un des piliers de son développement». Même démarche observée dans les autres pays producteurs d’AFN où est soulignée la nécessité d’investir dans le raffinage et la pétrochimie et saisir ainsi les meilleures opportunités économiques possibles. Ce «3ème North Africa Downstream» (ou production en aval) a été spécifiquement conçu pour procurer aux opérateurs du raffinage et de la pétrochimie, une plate-forme pour partager leurs idées, leurs expertises et leurs pratiques, indique un communiqué de presse sur le sommet.
Lors de ces trois jours, diverses tables rondes et des ateliers sont prévus au programme des travaux. On relèvera qu’une session spéciale Algérie sous le thème générique: «Libérer le potentiel de l’Algérie en matière d’exploration et de production» est programmée. Y seront développés les thèmes: «L’Algérie, une destination attractive en termes d’investissement pour l’industrie pétrolière et gazière», et «Le programme d’investissement dans la pétrochimie et le raffinage pour le développement de l’industrie pétrolière en Algérie».
En un mot, il ressort de ce sommet une «opportunité unique d’échange, partage et de rencontres», avec les leaders du marché pétrolier algérien et international qui aura réuni d’éminents experts et hauts responsables de compagnies de renom.
L’accent a été mis sur la nécessité pour les pays producteurs de développer les segments liés à la pétrochimie et au raffinage pour contourner les effets de la baisse des prix du pétrole sur leurs économies a estimé, pour sa part, le représentant de la compagnie norvégienne «Statoil» Selon des statistiques avancées lors des débats, la demande mondiale en produits pétroliers raffinés croît annuellement de 3,9%… L’Algérie pour sa part, s’est lancée dans un vaste programme de développement de son activité aval à travers l’extension de ses capacités de raffinage et des projets de réalisation de nouvelles usines de pétrochimie, en partenariat avec des compagnies étrangères.
La production algérienne de produits pétroliers raffinés s’élève à quelque 33 millions de tonnes/an, alors que le groupe Sonatrach mise sur un volume de l’ordre de 57 à 60 millions de tonnes/an d’ici 2019.