400 caméras placées à Alger, 20 000 policiers contre les trafiquants de drogue

400 caméras placées à Alger, 20 000 policiers contre les trafiquants de drogue

Les trafiquants de drogue tout comme les gangs semblent mal s’adapter au nouveau plan sécuritaire, tentant toutefois de s’y accommoder.

Les trafiquants de drogue et les gangsters, fortement installés dans certains quartiers de la capitale, ont érigé de nouvelles tactiques pour empêcher l’arrestation d’un parrain, et surtout la saisie de leurs marchandises illégales, chiffrées à des dizaines de milliards de centimes chaque année, face à la présence de plus de 20 000 hommes mobilisés à Alger.

En plus des patrouilles mobiles qui sont visuellement renforcées dans la banlieue algéroise, la BRI et les unités de la BMPJ sont déjà sur le terrain. Les trafiquants de drogue tout comme les gangs semblent mal s’adapter au nouveau plan sécuritaire, tentant toutefois de s’y accommoder.

Les gangs de certains quartiers de la banlieue prennent de moins en moins de risque. Les dernières bagarres meurtrières qui se sont produites dans certains quartiers de la capitale, entre autres, à Bab El Oued et Draâ Diss, ont tiré la sonnette d’alarme. Ces rixes ont poussé la police urbaine à s’implanter davantage dans ces quartiers et à déclarer la guerre à ces bandes.

Il y a une moins d’une semaine, un magasin de vêtements situé à la rue Larbi Ben M’hidi a été dévalisé le soir par des inconnus. Une enquête a été ouverte par la police de Cavaignac pour rechercher les coupables mais également démanteler des gangs dans ce périmètre de la capitale où des rixes se produisent souvent entre bandes armées. Aujourd’hui, la menace est beaucoup plus sérieuse, d’autant plus que les gangs abritent dans leurs rangs de jeunes enfants âgés de 16 ans en possession d’armes blanches.

Outre la guerre lancée contre les gangs, la police algéroise fait face à un autre front de bataille, il s’agit de la lutte contre les trafiquants de drogue. Plusieurs réseaux de trafic de résine de cannabis ont déjà tenté quelques parades pour s’échapper des filets des policiers, mais en vain. Le prix à payer a été très lourd pour ces réseaux.

En 2009, plus de 300 trafiquants de drogue ont été arrêtés par la police dans une guerre urbaine déclenchée il y a plusieurs années par la DGSN. Des dizaines d’appartements qui servaient de lieux de stockage de drogue pour les trafiquants ont été confisqués dans la wilaya d’Alger. Face à cette situation, les trafiquants ont trouvé d’autres solutions.

Parmi ces tentatives, le recrutement de nouveaux éléments qui ne sont pas fichés à la DGSN. Il s’agit souvent de jeunes étudiants qui sont la cible préférée des réseaux de trafic de drogue. Selon un chiffre officiel, plus de 56 étudiants ont été arrêtés depuis le début de l’année et ce, à Alger seulement, pour des affaires de drogue.

Ces nouvelles victimes seront utilisées pour le transfert de petites quantités de cannabis, généralement des tablettes de 100 grammes qui seront soigneusement cachées par ces étudiants pour être acheminées à leur destinataire. Pour encourager ces étudiants à poursuivre, ils seront bien payés par ces réseaux de trafic de drogue avec le droit de consommer la résine de cannabis.

Ce traitement très spécifique accordé aux étudiants laisse prédire le pire. Aujourd’hui, ils sont une plaque tournante pour ces réseaux, voire une matière première indispensable. Le regretté Ali Tounsi avait promis durant son investiture à la tête de la DGSN de lutter contre les trafiquants et les gangs après la saisie d’importantes quantités de drogue.

Des mesures permettant de «combattre les puissances du mal» ont été prises à cette époque et s’avèrent aujourd’hui très efficaces. Les forces de l’ordre disent devoir à présent faire face à la mobilisation d’autres trafiquants de drogue qui gagnent Alger en provenance d’autres wilayas pour prêter main forte à ceux qui protégent leurs intérêts.

Sofiane Abi