Aujourd’hui, 28 octobre 2009, la Radio algérienne existe encore et contredit ainsi ceux qui disaient que tout s’effondrera avec le départ des Français, en fêtant son 47e anniversaire. Tourner un bouton, appuyer sur une touche, un geste devenu banal au réveil, à son petit déjeuner
, lorsqu’on roule en voiture ou qu’on rentre à la maison après une journée harassante. Un son qui nous aidera à nous débarrasser de cette brume matinale, du stress des embouteillages et à nous détendre.
La radio a pris place dans notre vie quotidienne ; mieux, c’est un ingrédient de notre vie. Ça paraît plutôt banal et vous allez dire sûrement : «Bof, rien de spécial.
C’est une radio !» Il faut pourtant revenir un peu en arrière pour comprendre que ce qui est pour nous évident ne l’était pas il y a quelques années.
Frantz Fanon, le psychiatre martiniquais qui s’était investi corps et âme dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, avait, dans son livre L’an cinq de la révolution algérienne, étudié l’impact sur les Algériens lorsque la radio a pénétré leurs foyers. Au début, les voix bizarres que déversait cette boîte étaient plus perçues comme contraires aux traditions, voire comme une tentative d’agression menée par la France.
«Houna Sawt El Djazaïr»
Cet instrument moderne et menaçant est devenu notre ami. Ses sons sont parvenus aux Algériens dans une Casbah quadrillée par les paras de Massu, aux Algériens dans les villages pour les informer, les soutenir et les pousser à la lutte, la seule voie qui mène vers la liberté.
La voix chargée d’émotion et de volonté de Aïssa Messaoudi et celle vibrante de Salah Boubnider ont arraché le peuple algérien et les maquisards de l’encerclement. Des voix qui ont joué un grand rôle dans la guerre des ondes lors de la guerre d’indépendance et surtout à casser la propagande colonialiste.
Ceux qui s’en souviennent lancent avec émotion, à chaque fois que vous abordez ce sujet, «Houna Sawt El Djazaïr». Tous ceux qui pouvaient se permettre un transistor à l’époque attendaient avec espoir d’écouter, même si la transmission était mauvaise, «Sawt El Djazaïr».
C’est sans doute notre première chaîne radio, une radio combattante. Sans oublier aussi les tranches mises à la disposition de l’Algérie par l’