Le comité de suivi du Forum social maghrébin s’est réuni vendredi et samedi à Oran aux sièges conjoints du Snapap et de la LADDH, présidée par Salah Debbouze. La rencontre devait préparer le quatrième Forum social maghrébin prévu au courant du premier semestre de l’année prochaine en Algérie. Le thème majeur arrêté de cette prochaine manifestation se rapporte à l’immigration subsaharienne. Les Marocains ont assisté en nombre à cette rencontre.
Pas moins de quatre centrales syndicales sur cinq ont envoyé des délégués : il s’agit de la CDT (Confédération démocratique du travail), FDT (Fédération démocratique du travail), UNTM (Union nationale des travailleurs marocains) et l’ODT (Organisation démocratique du travail). Du côté de la société civile, on relève la participation de l’OMDH (Organisation marocaine des droits de l’homme), de la Gadem (Groupe antiracisme à l’endroit des subsahariens) et FAM (Forum des alternatives Maroc).
Le pays hôte a été représenté par le Snapap-Snata et la LADDH. Au sein de la délégation tunisienne, on notera la présence d’un membre de l’UGTT lauréat au prix Nobel. En plus de la FTDES (Fédération tunisienne des droits économiques et sociaux) ainsi que la FCTR (Fédération citoyenne tunisienne des deux rives).
Les débats ont porté essentiellement sur la faisabilité du Forum social maghrébin en Algérie, passant par un examen de la situation politique en Algérie ainsi que de la société civile. Les travaux ont été sanctionnés par un communiqué dont nous détenons une copie et un appel.
Le communiqué, tout en insistant sur les précédentes résolutions, réitère sa revendication de «trouver des solutions à cette immigration notamment par l’éradication de l’exclusion économique, sociale et environnementale». «La sécurisation des circuits de passage vers l’Europe afin d’épargner des vies humaines» figure parmi les revendications contenues dans le communiqué. Aussi le texte insiste sur «l’application des lois contre le trafic des humains», ainsi que «l’amélioration des conditions de vie des immigrants dans les camps de regroupement en attendant leur démantèlement». Sur un autre plan, le communiqué réclame «le respect des droits de l’homme dans les procédures de rapatriement de ces réfugiés».
Par ailleurs, ce texte plaide pour «davantage de mobilisation pour changer le regard porté sur cette immigration et de lutter contre le racisme dont elle est la victime. Le comité de suivi a passé en revue la vague d’attentats terroristes qui s’est abattue sur la France et d’autres pays et leur condamnation sans appel. Quant à l’appel adopté à la clôture de ces travaux, il insiste sur trois points : «l’ouverture des frontières algéro-marocaines», «la libre circulation des personnes et des biens avec la suppression des visas entre les pays du Maghreb» et «le respect des conventions internationales souscrites par les pays maghrébins».
La question de l’ouverture des frontières entre les deux grands pays du Maghreb ne pouvait pas faire l’économie du dossier du Sahara occidental. Un membre de la délégation marocaine nous dira : «Nous n’avons pas de complexe dans ce sens. Notre position est claire : le processus d’union maghrébine est la solution à ce problème qui bloque tout un sous-continent.» Dans ce cadre, il notera que sur les 36 conventions intermaghrébines, uniquement 6 sont opérationnelles. Et d’ajouter : «Le Maghreb enregistre le plus bas niveau d’échanges commerciaux et autres au niveau de la planète.»
Z. S.