Les Algériens, dès le début de la campagne de vaccination contre la covid-19 se sont montrés particulièrement réticents. Ceci dit, les derniers chiffres avancés par le ministre de la Santé ont fait réfléchir plus d’un : les Algériens ont-ils finalement appris la leçon, suite à la dernière vague de la Covid-19 ?
Le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid a fait savoir, il y a quelques jours, que la moitié de la population concernée par la vaccination contre la covid-19 a déjà reçu, au moins, la première dose. Plus de 10 millions d’Algériens sont donc vaccinés.
À ses débuts, la campagne vaccinale était loin de faire l’unanimité au sein de la population. Outre les problèmes de disponibilité, beaucoup de citoyens étaient victimes de désinformation. Les réseaux sociaux étaient d’ailleurs un vecteur à effet très négatif.
Ce sont ces mêmes réseaux sociaux qui ont ensuite montré, au mois de juillet dernier, les ravages dont le virus est capable. Outre les campagnes de solidarité et d’entre-aide, les réseaux ont pu également dévoiler l’efficacité des vaccins. Les statistiques montraient clairement que le taux d’hospitalisation est minime parmi les vaccinés, et que le taux de décès était presque inexistants.
Une leçon chèrement payée
Les hôpitaux débordaient de malades contaminés à la covid-19. Certains parmi eux, nécessitant une admission en services de réanimation, gisaient dans les couloirs des établissements de santé. Une situation catastrophique, qui a fait l’effet d’une véritable gifle aux corps soignant, aux autorités, mais aussi à l’ensemble des citoyens, qui vivaient dans un relâchement total vis-à-vis des mesures préventives.
Outre le manque des lits, la pénurie d’oxygène et de concentrateurs a semé la panique au sein de la population. Peu à peu, heureusement, le nombre des cas de contamination, qui a atteint le pic des 1927 cas, commençait à redescendre. Une aubaine, estimaient tous les spécialistes qui invitent encore les citoyens à profiter de la décrue pour aller se faire vacciner.
La 3ᵉ vague avait ceci de positif qu’elle a convaincu plus d’un réticent de se rapprocher des centres de vaccination. Cependant, certains se pose déjà la question concernant la 4ᵉ vague. L’Algérie, suite à la campagne de vaccination, est-elle à l’abri ?
Immunité collective : on y est ?
Selon les spécialistes, on est encore loin de l’immunité collective. Les chiffres avancés par le ministre de la Santé sont positifs, cependant insuffisants pour nous mettre à l’abri d’une quatrième vague du virus. Le ministère de la Santé misait, rappelons le, sur un taux supérieur à 70 %.
Malgré une rentrée sociale et scolaire qui se déroule alors que les cas de contamination quotidiens ne dépassent pas les 200 cas, cela risque de changer en quelques jours, comme cela a été le cas pour la troisième vague.
Les chiffres positifs de la vaccination en Algérie ne doivent pas nous faire oublier que des réticents, il n’en reste que ça au sein de la société Algérienne. Même dans le corps soignant, certains travailleurs ne sont pas encore vaccinés, sans parler des autres secteurs sensibles, notamment celui de l’éducation.
Les vaccins sont désormais disponibles, mais le problème demeure dans les campagnes de sensibilisation. Certains spécialistes ont vivement critiqué les autorités et les médias qui se concentrent sur des événements sportifs plus que sur la santé des citoyens.