5 septembre 1960 : Procès du « réseau Jeanson »

5 septembre 1960 : Procès du « réseau Jeanson »

Le 5 septembre 1960 s’ouvre à Paris, devant le tribunal des forces armées, le procès du « réseau Jeanson ». Il s’agit de 6 Algériens et de 17 Français de métropole qui ont soutenu dans les deux dernières années le FLN (parti indépendantiste algérien). Le réseau Jeanson correspond à l’organisation de quelques français anticolonialistes, nommés « les justes » ou « les porteurs de valises ». Le réseau a été crée par Francis Jeanson.

La mission de ce réseau est de collecter et transporter des fonds pour le compte du FLN, ainsi que d’héberger et de convoyer ses membres. Les taches sont réparties comme suit : Francis Jeanson gère l’hébergement, Hélène Cuenat (jeune enseignante en lettres et numéro deux du réseau) et le professeur de philosophie Etienne Bolo organisent les déplacements et le journaliste Jacques Vignes s’occupe du franchissement des frontières. Le militant communiste Henri Curiel, de son côté, se charge des contacts avec son parti et supervise l’envoi vers la Suisse de l’ »ichtirak », l’impôt révolutionnaire récolté auprès des Algériens de France et transporté par des femmes dans des malles, dont le montant atteint les 400 millions de francs par mois. C’est de là qu’on les appelle « les porteurs de valises ».

Au début de l’année 1960, survient une vague d’arrestation qui conduira au procès des « porteurs de valises » le 5 septembre devant le tribunal militaire. Largement inconnus des français, les vingt quatre accusés – six algériens et dix huit métropolitains- sont poursuivis pour « atteinte à la sureté extérieure de l’Etat ». Mais les accusés comptent vingt six avocats, dont Jacques Vergès et Roland Dumas, et l’appui de nombreux intellectuels de gauche à travers le Manifeste des cent vingt et un sur le « droit à l’insoumission ».

Le verdict tombe le 1er octobre 1960 : Dix ans de prison pour quatorze de ses membres, c’est le cas de Jeanson, condamné par contumace, d’Hélène Cuenat, de Jacques Vignes…

Le réseau Curiel poursuivra l’action de Jeanson jusqu’à l’indépendance. Et lorsque celle-ci est proclamée, plusieurs porteurs de valises gagneront l’Algérie, ce sont ceux qu’on nomme « les pieds rouges ».