Avec 53 000 tonnes de déchets générés par jour, l’Algérie n’a toujours pas réussi à trouver le meilleur mode de gestion. Le choix des centres d’enfouissement a rapidement montré ses limites. Les structures sont devenues obsolètes car présentant majoritairement des défauts d’ordre technique et sont souvent gérées par des personnes manquant d’expérience.
Nawal Imès- Alger (Le Soir) – En optant pour les centres d’enfouissement technique pour gérer les déchets, l’Algérie a mis les moyens financiers pour les mettre en place, reléguant au second plan le savoir-faire. Résultat : plus de dix-huit ans plus tard, les centres en question souffrent de la mauvaise gestion mais également de l’absence de compétence de la majorité de leurs gestionnaires. Des bureaux d’études ont également conçu des centres d’enfouissement présentant tellement de défauts techniques qu’ils sont quasiment inexploitables.
Le représentant de la coopération algéro-allemande au développement (GIZ), présent hier aux travaux de la journée thématique dédiée à la gestion des déchets, a dressé un constat sans complaisance affirmant que pas moins de 53 000 tonnes de déchets étaient générés par jours et devant être traités par des structures devenues obsolètes, insuffisamment contrôlées et dotées d’un personnel ne maîtrisant pas forcément le processus de prise en charge des déchets. Il affirme que 90% des centres d’enfouissement technique présentent des imperfections d’ordre technique. Pour le directeur de l’Agence nationale de gestion des déchets (AND), l’espace nécessaire à la gestion des 13 millions de tonnes générées par an est estimé à des milliers d’hectares afin, dit-il, de pouvoir maîtriser les techniques d’enfouissement, l’exploitation optimale des déchets et pour éviter les explosions dues aux gaz générés par ces techniques.
La ministre de l’Environnement, intervenant à son tour, a affirmé que 70% des requêtes qu’elle reçoit sont relatives à la gestion des déchets. L’Algérie dispose depuis 2001 de 59 CET, actuellement en exploitation mais n’a réussi à prendre en charge la problématique des déchets que faiblement ce qui a conduit à la multiplication des plaintes en raison de la faiblesse dans la gestion des CET d’où la nécessité de trouver les mécanismes pour une gestion plus efficace. Laurent Decroq , expert français, affirmait à son tour qu’un grand nombre de CET avaient été créés à partir de décharges réhabilitées.
Les difficultés de gestion qu’ils rencontrent sont liées, dit-il, à plusieurs facteurs résultant des conditions géologiques et climatiques, de la conception même de certaines structures en raison du manque de compétence de beaucoup de bureaux d’études, donnant lieu à des aberrations telles que des bassins qui débordent car mal dimensionnés sans compter que le mode de gestion des CET, considérés comme des Epic, a fini par les pousser à multiplier les activités et à s’éloigner de leur mission première.
N. I.