55 à 65% de réussite au BAC

55 à 65% de réussite au BAC

Chute libre des langues française et anglaise. Les candidats ayant obtenu la moyenne dans ces deux matières ne dépassent point les 5%.

Les résultats pour les sciences islamiques sont appréciables avec un taux de plus de 85% des élèves ayant eu la moyenne.

Les corrections des épreuves du Bac sont achevées. Les résultats officiels seront proclamés ce jeudi. Pour le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), le taux de réussite, cette année, serait supérieur à celui de l’année passée.

Achour Idir, chargé de la communication du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), indiquera que le taux de réussite cette année oscillera entre 60% et 65% (47% l’année précédente). Par filières, notre interlocuteur soulignera que les langues ont enregistré des résultats faibles.

Il citera l’exemple du français et de l’anglais où les élèves (lettres et sciences humaines) ayant obtenu la moyenne dans ces deux filières ne dépassant point les 5%. Les résultats des épreuves d’arabe sont, selon le même responsable, appréciables alors que ceux des sciences islamiques sont nettement meilleurs avec plus de 85% des candidats ayant la moyenne.

La chute des langues s’exprime, dira, Achour Idir, par la méthodologie suivie dans l’apprentissage de ces matières avec un contenu peu ample, un volume horaire (3 à 4 heures par semaine) insuffisant. Même son de cloche chez Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest).

Celui-ci fera savoir que le taux de réussite cette année (il avance un taux de plus 55%) est dû à trois facteurs principaux ayant caractérisé le déroulement des examens cette année : sujets abordables, un barème adéquat et une correction souple.

Toutefois, notre interlocuteur estimera que ce taux n’est nullement l’effet des réformes éducatives qui ont démontré leurs limites à travers, entre autres, des classes surchargées, des programmes lourds en sus d’un emploi du temps infernal pour ne citer que ces fausses notes, non sans créer un climat de protestation cette année avec, notamment, la montée au créneau des élèves mais aussi des enseignants. Ces derniers ont observé une grève de pas moins de cinq semaines ayant paralysé, ainsi, tous les établissements scolaires à l’échelle nationale.

L’année blanche a été évitée de justesse. Un retard considérable dans l’avancement des programmes a été enregistré. Devant cet état de fait, le ministère de l’Éducation nationale, par la voix du premier responsable du secteur, avait indiqué, pour rassurer les candidats, que seuls les cours dispensés au cours de l’année seront concernés par les examens.

D’ailleurs les sujets d’examens ont été tous tirés des cours prodigués durant le premier et le deuxième trimestre. En somme, les enseignants sont unanimes pour souligner que les réformes ont échoué, d’où l’urgence de porter des correctifs. Le responsable du CLA indiquera qu’il faut aller vers un allégement des programmes et un volume horaire adéquat en conformité avec les cours.

Il réitère son entreprise consistant à mettre en place une Commission d’évaluation des réformes. Un avis qui va en contresens des déclarations des responsables de l’éducation nationale. Ces derniers soutiennent, à cor et à cri, que les réformes ont porté bel et bien leurs fruits avec un taux de réussite historique au BEM et un passage quasi-total du cycle primaire au secondaire.

Sauf que cette argumentation n’a pas pu convaincre pour autant les enseignants qui reprochent à la tutelle sa politique basée sur le langage des chiffres et pas sur la qualité qui fait toujours défaut. Selon ces pédagogues, le véritable combat réside en la mise en place d’un systeme éducatif de qualité.

Il faut souligner dans ce sillage que même le premier magistrat du pays n’a pas omis, il n’y a pas si longtemps, de blâmer les responsables de l’éducation quant à cette politique suivie tambour battant.

Le président de la République a même indiqué que la bataille de la quantité est gagnée, qu’il faut impérativement s’orienter vers la qualité… sauf que jusque-là, rien de cela n’a été signalé et l’équipe de Benbouzid ne semble pas prête d’abandonner sa politique des chiffres.

Le rendez-vous est déjà pris sous peu pour annoncer les résultats officiels du Bac qui interviendra la fin de cette semaine ou au plus tard au début de la semaine prochaine.

Amokrane Hamiche