«Des patients âgés de moins de 30 ans souffrent du cancer bronchique. Or, habituellement cette pathologie frappe les personnes dépassant 50 ans», dira le Pr Lellou.
La prise en charge de plusieurs maladies pulmonaires et leur traitement a constitué l’essentiel des travaux des 5e journées de la pneumologie tenues en fin de semaine à Oran. Le chef de service des maladies pneumologiques près l’Etablissement hospitalo-universitaire d’Oran, Le Pr Lellou Salah, dira que «nous allons, pendant ces deux jours, parler et traiter des pathologies les plus fréquentes en Algérie, à savoir le cancer bronchique qui est le fil rouge de la rencontre, la bronchite chronique pulmonaire (Bcpo) et l’asthme bronchique». Quatre ateliers sont prévus. Le premier atelier traite de la question de pointe, l’apnée du sommeil. «L’apnée du sommeil est sous diagnostic au niveau de l’établissement hospitalo-universitaire d’Oran.
Beaucoup de gens souffrent de cette pathologie provoquant souvent des hypertensions artérielles», a expliqué le Pr Lellou ajoutant que «cette maladie, qui est parfois méconnue, est tout de même traitée au niveau de ses conséquences quand nous trouvons ses causes essentielles». Sans être alarmiste, le Pr a ajouté déclarant que «cette maladie n’a pas atteint la cote d’alerte. Mais, cela ne signifie aucunement un quelconque relâchement ni encore moins de négligence.
La démarche vise, selon le Pr Lellou Salah, à cerner cette maladie dans tous ses angles, question de mieux l’affronter. La pathologie est actuellement en étude et lancée par le service des maladies pneumologiques. En ce sens le Pr Lellou a indiqué que «l’opération des enregistrements des coups des apnées du sommeil a été lancée depuis un an grâce aux nouveaux appareils qui nous ont été fournis». Il ajoute en soulignant que «cela permettra d’avancer dans les diagnostics et les prises en charge de certaines pathologies». Ce n’est pas tout.
Le Pr Lellou Salah a annoncé que son service s’est lancé dans la recherche scientifique devant aboutir à des résultats concluants. «Un de mes assistants vient de lancer une thèse sur l’apnée de sommeil», a affirmé le Pr Lellou expliquant que «les résultats seront publiés dès que l’étude sera achevée». Sur un autre plan, la rencontre d’Oran aborde la maladie qui continue à dominer les débats de tous les niveaux, le cancer bronchique. Cette pathologie sévit de plus en plus dans le milieu juvénile en frappant les personnes âgées de 30 ans et moins. «Des patients âgés de moins de 30 ans souffrent du cancer bronchique alors qu’habituellement, cette pathologie frappe les personnes dépassant 50 ans», dira le professeur Lellou.
Les causes sont connues. Le diagnostic s’effectue souvent tardivement. Le patient s’alarme lorsque son état de santé s’aggrave. «En six ans, nos services ont diagnostiqué quatre personnes se trouvant au stade précoce, le reste était composé des cas de cancer avancé qui sont traités à l’aide de la chimio et radiothérapie», a expliqué encore une fois le Pr Lellou. En plus de toutes les maladies évoquées, la rencontre d’Oran a abordé les nouvelles thérapies. D’autant que plusieurs maladies sont «évitables» à l’instar de celle dont la causalité revient à la consommation de tabac.
Il s’agit des bronchites chroniques et de l’asthme bronchique. Ces maladies sont également provoquées par le tabac. «L’asthme bronchique prend de l’ampleur. 6 à 7% de la population est atteinte par cette pathologie», a souligné le Pr Lellou. Cette petite cigarette consommée modérément ou avidement n’est pas sans faire des dégâts irrémédiables en ravageant la santé aussi bien du fumeur que l’entourage de ce dernier baptisé au nom du fumeur passif.
Le Pr Zidouni Noureddine a, en marge des travaux de la rencontre d’Oran présenté le «plan de lutte anti-tabac et la nécessité d’une action multisectorielle». «Pour les comportements nuisibles à la santé, il faut mettre en pratique une politique multisectorielle et ensuite évaluer les résultats après un certain temps», a-t-il indiqué ajoutant que «nous sommes dans les débuts de la tentation».
«Dans cette lutte antitabac, chaque ministère, membre du comité intersectoriel, joue un rôle bien défini», a-t-il indiqué expliquant que «la sensibilisation en insistant sur les dangers provoqués par le tabac constitue l’une des premières mesures qui ont été prises pour le moment.»
Le Pr Zidouni n’a pas écarté le recours à l’instauration des mesures coercitives allant jusqu’à l’imposition des pénalités contre les fumeurs enfreignant la loi interdisant la cigarette dans les lieux publics. Mais une telle mesure n’est contre toute attente pas pour demain.
«Ca viendra», a-t-il affirmé expliquant que «lorsque la loi sera promulguée, il y aura des tarifications des amendes qui seront annoncées.» Les propositions sont dans le bureau de l’Assemblée populaire nationale. Le dossier a été déposé, bien défendu et commenté par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière.
Les 5èmes journées de pneumologie et 2èmes journées de chirurgie thoracique Ehuo, tenues pendant deux jours consécutifs à Oran, ont été aussi l’occasion pour débattre de l’oncologie thoracique Ces journées seront essentiellement axées sur le cancer thoracique, qui est un problème majeur de santé publique. L’Algérie comptabilise actuellement 50.000 nouveaux cas de cancer déclarés par an avec 24.000 décès.