Le Syndicat national autonome des personnels de la Fonction publique (Snapap) a estimé, dans une étude qu’il a faite cette année, qu’il faut un minimum vital de 62 734,42 DA/mois pour une famille composée de cinq personnes.
D’après l’étude, la partie consacrée aux dépenses relatives au logement est estimée à 21 300 DA/mois alors que celle liée à la nutrition est évaluée à 18 455 DA/mois. Ainsi, presque la moitié du revenu mensuel est destinée à l’alimentation et au logement. L’étude relève, encore, que le budget réservé à l’habillement est estimé à 5166,6 DA/mois.
Et d’avancer le même chiffre pour indiquer les dépenses relatives aussi bien à la santé et scolarité et autres services (transports, communication). Les initiateurs de cette étude se sont appuyés seulement sur les dépenses liées aux besoins essentiels, à titre d’exemple, un poulet, un kilo de café par mois et l’achat d’habits une fois par an…
«Rien d’exagéré dans cette étude», soutient Rachid Malaoui, président du Snapap, syndicat de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), dans une déclaration, hier, au Temps d’Algérie. Il s’est également interrogé sur la situation d’une famille dont le revenu ne dépasse pas les 18 000 DA. Revenant sur le chiffre relevé par l’étude en question, le syndicaliste dira qu’«il s’agit d’un salaire minimum d’une famille moyenne pour faire face à ses besoins quotidiens».
Selon lui, devant la cherté de la vie et la dégradation du pouvoir d’achat, les ménages moyens peinent à satisfaire leurs besoins essentiels dont la nutrition et le logement. Plus fataliste, notre interlocuteur affirme que la situation s’aggravera davantage notamment avec la mise en application de la loi de finances 2016. «2016 sera encore pire, avec cette loi catastrophique», a-t-il qualifié. Et de prévenir que ladite loi risque de compliquer la vie des citoyens.
«La famille moyenne redevient pauvre», lance notre interlocuteur. D’ailleurs, selon lui, l’objectif de l’étude élaborée est de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique et sociale des ménages, affectée par la dévalorisation du dinar et la chute des prix de pétrole.
Article 87 bis : appel à la sensibilisation
L’étude élaborée par les bureaux de wilaya du syndicat est revenue également sur le nouveau mode de calcul du SNMG (salaire minimum garanti) après la suppression de l’article 87 bis régissant le code du travail. «Ce salaire n’est pas revalorisé sur l’article 87 bis qui est modifié et non pas annulé mais sur les conséquences de l’augmentation de l’indemnité forfaitaire complémentaire (IFC)», lit-on dans le document. Résultat : non seulement cette modification ne touche, d’une manière dérisoire, que les petites catégories, mais aussi elle exclut les catégories classées à l’échelon 11 et plus.
«Chose contraire aux principes de l’équité du moment qu’une catégorie large des travailleurs n’aura pas les mêmes avantages que les autres», ont-ils commenté. Pour sa part, Abdelkader Fatimi, membre du conseil national du Snapap, a mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser l’opinion publique sur ce qu’il appelle «la gravité de la situation». «Nous devons informer l’opinion publique et la société civile sur cette situation», nous a déclaré Fatimi. Ce dernier n’a pas exclu la possibilité d’investir le terrain. «A partir du mois de janvier prochain, on va réagir afin de stopper la dégradation de la situation», avertit-il.
Une étude similaire avait été élaborée, en 2014, par la même formation syndicale, dans laquelle elle a estimé le budget familial nécessaire pour une famille de cinq personnes à 55 414,11 DA par mois.
Karima Adjemout