Nombreux sont ces jeunes qui continuent à attendre un geste fort pour lancer le grand défi à l’investisseur et démontrer leurs compétences en créant la richesse et l’emploi.
Pas moins de 63% des entreprises créées et financées dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes, Ansej, ont réussi leurs projets. Cette réussite s’est traduite par le remboursement total et à temps des crédits alloués aux bénéficiaires dans le cadre de la création et du montage de leurs entreprises, c’est-à-dire dans les années qui ont suivi leur lancement dans le monde du travail.
Ainsi, ces jeunes, ayant été soutenus financièrement, ont réussi à régulariser leur situation vis-à-vis des deux institutions ayant soutenu financièrement leurs projets en remboursant les 30% des financements qui leur ont été accordés par l’Ansej et les 70% assumés par les banques. De telles informations confirmées par la direction de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes de la wilaya d’Oran réfutent donc et en bloc tous les canulars et la diabolisation dont ont fait l’objet des centaines de jeunes algériens considérés «oisifs», «inaptes» et «désoeuvrés».
Plus d’un les trouvait frimant après avoir bénéficié des crédits Ansej en badinant dans les rues d’Oran avec l’argent du pétrole. Rien de cela ne tient la route puisque les bilans arrêtés aussi bien par banques que par les services de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes indiquent le contraire. Bien au contraire, ces milliers de bénéficiaires étaient hantés par le spectre de la nécessité d’aller de l’avant, sinon la faillite qui les pourchassera sera suivie par le broyeur de la justice et de la saisie des équipements et des outils qu’ils ont acquis.
Se libérer du joug des hydrocarbures
Plusieurs jeunes ayant goûté au chômage amer et bravé toutes les «bureaucraties» jurent par tous les saints de réussir leur projet d’avenir. «Le chômage est pour moi de l’histoire ancienne», dira Nassim, un jeune dont le projet a été soutenu par l’Ansej. «Les porteurs de projets soutenus par ledit dispositif (Ansej) ont donné entière satisfaction», a-t-on expliqué. Aujourd’hui, nombreux sont ces jeunes qui continuent à attendre un geste fort émanant de l’Etat pour lancer le grand défi à l’investisseur pour démontrer leurs compétences en créant de la richesse, l’emploi et bien sûr la plus-value. Pour le moment, et à la faveur des changements marquant la situation économique nationale et internationale, l’Ansej et les banques semblent avoir harmonisé leurs stratégies dans le cadre du soutien des jeunes porteurs de projets en soutenant en priorité les projets rentrant dans le cadre de l’entrepreneuriat.
Oran donne aujourd’hui un exemple d’une wilaya qui est parvenue à faire preuve de délicatesse en décidant de prendre le taureau par les cornes en soutenant l’emploi des jeunes.
La stratégie adoptée dans le cadre de la prise en charge des jeunes porteurs de projets âgés de moins de 35 ans est explicite. Le choix porté sur le financement des projets d’envergure rentrant dans ce cadre est créateur d’emploi et incitatif.
La finalité recherchée est de se libérer vaille que vaille de la dépendance de l’Algérie des hydrocarbures. Une telle vision des choses vise la multiplication de l’investissement en finançant des projets à l’emploi durable tout en faisant face à la crise qui s’annonce, notamment à la faveur de la chute libre que continuent à connaître ces derniers temps les prix du pétrole. Se libérer du joug ayant rendu l’Algérie dépendante des hydrocarbures constitue plus que jamais une des premières priorités prises en compte et en urgence par le gouvernement algérien.
L’Ansej est aussi au… féminin
Cela traduit par les «exigences» de la situation économique actuelle qui interpelle plus d’un, notamment du côté du pouvoir décisionnel algérien, en multipliant des actions en faveur des jeunes loin de la politique d’austérité.
«Le soutien à l’emploi de jeunes ne sera pas affecté par la conjoncture actuelle contre laquelle plusieurs dispositions ont été prises dont l’austérité dans les dépenses», a-t-on indiqué. En dépit de la crise qui s’annonce, les promoteurs du soutien aux porteurs de projets ne sont pas près de prendre du recul.
En 2015, près de 650 porteurs de projets ont déposé leurs dossiers. Ce sont 748 demandeurs qui ont bénéficié des certificats d’éligibilité. Ces projets qui ont été accordés permettent, selon les responsables de l’Ansej d’Oran, la création de près de 2000 emplois.
L’année 2014 a été marquée par le flux important des jeunes demandant la création de leurs entreprises. Ceux-là sont au nombre avoisinant 650 dossiers qui ont été étudiés, acceptés et financés. Ceux-là s’ajoutent aux 884 dossiers admis en 2013. Ce sont en tout pas moins de 2200 postes d’emploi qui seront créés à la faveur du déploiement de tous ces milliers de jeunes ayant recouru aux services de l’Ansej. Le bouleversement opéré dans l’investissement local est à la fois multiple et varié. C’est ainsi qu’on trouve que pas moins de 154 porteurs de projets ont opté pour l’agriculture et la pêche et 122 autres ont investi dans le bâtiment contre 270 jeunes ayant opté pour les différents services. Ce n’est pas tout. La gent féminine a eu sa part entière dans ces facilités accordées par le dispositif mis en place à partir du début des années 1990 et développé à la faveur des mutations conjoncturelles.
Près de 140 femmes ont bénéficié des financements de leurs projets. Un taux de 50%, représenté par 69 femmes, ont osé et défié la conjoncture actuelle en investissant dans l’industrie, dont 30 projets portaient sur l’industrie artisanale. Le reste a opté pour les services.
De tels chiffres avancés en vrac par l’Ansej d’Oran sont satisfaisants. C’est du moins ce que laissent entendre les responsables locaux. Qu’à cela ne tienne d’autant que la situation économique exige une telle évidence irréfutablement incontournable, «le leitmotiv sortir vaille que vaille de la dépendance de l’Algérie des hydrocarbures», mais, comme dans tous les projets soutenus par l’Etat, les accidents de parcours et les petits échecs dans le montage des entreprises ne manquent toutefois pas. Ceux-là, tels qu’expliqués par les responsables locaux de l’Ansej, représentent un taux infime de jeunes n’ayant pas réussi à rembourser les crédits dont ils étaient bénéficiaires.
Le couple université-Ansej: pourquoi pas?
«Ils feront l’objet des dispositions judiciaires à prendre à leur encontre», a-t-on indiqué expliquant qu’«aucun de ces porteurs de projets ayant échoué n’a pris la fuite à l’étranger». L’enjeu est de taille tandis que l’autre défi à lancer n’est pas des moindres.
Le recrutement dans le cadre de la Fonction publique devient de plus en plus une finalité à la fois désespérante et inespérée. Mieux vaut tard que jamais. Les responsables hiérarchiques et locaux de l’Agence nationale de l’emploi sautent les verrous qui bloquent la complémentarité devant associer l’université à l’Ansej. Ainsi, ils mettent le cap sur l’université tout en misant gros sur les sortants des universités algériennes et leurs créations.
Mettant les bouchées doubles, les cadres locaux de cette institution en charge de l’emploi ont à travers leurs différentes sorties et campagnes de sensibilisation effectuées dans le milieu universitaire, réussi à «séduire» près de 500 étudiants désireux de concrétiser les projets de leurs fins d’études. Les décideurs locaux en charge de soutien à l’emploi ne trouvent aucun mal quant à accompagner financièrement ces jeunes ambitionnant d’investir», a-t-on affirmé expliquant que «l’université sera jointe officiellement en coordonnant leurs efforts, en multipliant des rencon-tres et des signatures de conventions-cadres portant sur l’accompagnement des jeunes sortants dans le montage de leurs projets».
Idem pour les occupants des centres pénitenciers qui bénéficient des formations à l’intérieur des prisons. Ces formations leur permettant d’intégrer le monde du travail après avoir purgé leurs peines.
La crise économique qui s’annonce ne fait donc plus peur. L’Ansej n’a-t-elle pas été créée dans la tourmente qui a suivi le rééchelonnement de l’Algérie des dettes extérieures de l’Algérie en 1989? Résultats des courses: plusieurs milliers de jeunes sont sortis de la pauvreté et devenus employeurs.