Bien que les Algériens sachent à quelles maladies incurables et parfois mortelles ils s’exposent, ils sont de plus en plus nombreux à fumer.
Mais même si la décision d’arrêter de fumer reste personnelle, les pouvoirs publics doivent faire respecter la loi d’interdiction du tabac dans les lieux publics.
Selon ce praticien qui s’exprimait à l’ouverture des 2es Journées internationales antitabac, dont il préside le comité d’organisation, «quelque 7 millions d’Algériens, représentant 40% de la population masculine, sont victimes de l’addiction à la cigarette».
Ce congrès de deux jours, initié à l’occasion de la célébration, le 31 mai prochain, de la Journée mondiale antitabac, a pour objectif majeur de «sensibiliser précisément le public sur les conséquences de la consommation de tabac», un fléau, a-t-il affirmé, qui «limite l’espérance de vie».
Les participants à ce séminaire qui réunit au complexe El-Mizania de Constantine des spécialistes algériens et trois physiologistes venus de France et de Tunisie, ont souligné que des démarches «doivent être sérieusement engagées pour combattre ce phénomène qui touche une population de plus en plus jeune, puisque des études ont démontré qu’en Algérie et ailleurs, beaucoup d’enfants commencent à fumer à un âge antérieur à 15 ans».
L’importance de la thérapie comportementale a été soulignée dans ce contexte par le président du comité scientifique de ces journées, le Pr Mehdioui, qui a précisé que les diverses études menées sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont établi que le tabagisme est un fléau qui cause des cancers du larynx, du pharynx, de l’estomac et favorise les maladies de broncho-pneumopathie chroniques obstructives (Bpco) dont l’évolution est l’insuffisance respiratoire chronique.
Parmi les animateurs de ces assises, l’on note la présence du Pr Hervé Guénard de la faculté de médecine de Bordeaux, dont le livre sur La Physiologie humaine constitue une référence scientifique pour les étudiants de Constantine.
Il a présenté une communication intitulée «Obstruction et distension, le couple inséparable de la Bpco évoluée».
Le Pr Christian Préfaut de Montpellier a expliqué, quant à lui, «la place de la réhabilitation dans la prise en charge de la Bpco et son rapport avec les myopathies» avant que le Pr Helmi Bensaâd, de Tunis, ne disserte sur les «méfaits de la consommation du narguilé», plus connu dans les pays du Maghreb sous le nom de «chicha».
D’autres communications étaient prévues pour ce dimanche, dont une intervention des Prs Farida Skandar et Noureddine Zidouni, du CHU de Beni Messous, sur l’épidémiologie et l’organisation de la prise en charge des Bpco, du Pr Djebbar qui évoquera l’histoire du tabac et son influence sur la grossesse, et du Pr Mostefa Belhadj, de Constantine, qui axera son exposé sur le tabac et le risque cardiovasculaire.
R. N. / APS