700.000 particuliers ont contracté un crédit immobilier : 180 milliards de DA dégagés par les banques

700.000 particuliers ont contracté un crédit immobilier : 180 milliards de DA dégagés par les banques

Dans une année, 700 agences bancaires proposeront aux citoyens l’accès au crédit immobilier bonifié.

Les citoyens affluent vers les guichets des banques dans le but d’accéder au crédit immobilier bonifié en pensant qu’il s’agit d’un droit.

Pourtant, ce n’est pas du tout le cas, a expliqué hier à la radio, Abderrahmane Benkhalfa, le délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers. La banque exige un dossier similaire à celui fourni pour le crédit traditionnel.

A l’heure actuelle, 12 banques proposent le crédit immobilier bonifié. Mais le crédit est une activité ancienne et 10 produits sont disponibles dont celui permettant l’achat de logement de particulier à particulier.

180 milliards de dinars destinés à 700.000 Algériens sont déjà octroyés pour financer les logements. Les taux d’intérêt pratiqués sont de 5 à 7%. Hormis la bonification, le crédit reste toujours soumis à des conditions d’âge et de revenu et d’étude de dossier. «C’est le taux qui change. Il est de 1% pour les titulaires de revenus allant jusqu’à à 90.000 DA et 3% pour ceux allant jusqu’à 180.000», a dit Benkhalfa.

Les citoyens posent aussi des questions sur la durée du crédit. Tout dépend de l’âge, répond l’invité de la radio. Ce n’est pas le même traitement pour quelqu’un qui a 20 ans et un autre qui a 50 ans et qui bénéficiera d’une durée de 15 ans. 70% des personnes actives sont dans la tranche de revenus identifiée. Les autres ne sont pas concernés par le taux de crédit bonifié et ils peuvent toujours solliciter des prêts au prix du marché. Les banques sont toujours disposées à avoir des relations avec leurs clients.

Ces derniers doivent contracter une assurance et assumer les frais de dossiers. Benkhalfa insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un don, mais d’un crédit. Il faut d’abord ouvrir un compte dans une banque et non dans le CCP pour en bénéficier.

L’expert Abdallah Belaïd qui participait au débat a évoqué le cas des ruraux qui n’ont pas de comptes bancaires. Benkhalfa pense que l’accession à un compte est une première étape de suivi des programmes d’habitat. Les banques ne font pas de distinction entre ruraux et citadins.

Reste le problème juridique et de propriété. Il faut une attestation de la wilaya certifiant que le terrain a la qualification rurale. Les attestations de propriété et certificats de possession sont acceptés par les banques. Les dossiers comportant des promesses de vente seront étudiés au cas par cas. Actes de vente et décisions d’affectation seront aussi étudiés par les banques.

Dans une année, 600 à 700 agences bancaires vont proposer ce crédit. Les dossiers sont étudiés en une semaine si le dossier est complet.

La Conservation foncière et d’autres administrations doivent aussi jouer le jeu.

Une campagne de communication sur le sujet a été entamée par la Cnep, mais cela ne veut pas dire qu’elle offre des conditions autres que celles des autres acteurs du marché, selon l’invité de la radio.

L’Etat aide les citoyens quelle que soit la banque vers laquelle ils se dirigent. C’est d’ailleurs une condition pour booster le marché de l’immobilier. «Même en incitant les étrangers à intervenir», selon l’expert Abdallah Belaïd. A terme, l’Etat va même se désengager du dossier de l’habitat, selon lui. Des montants importants vont alors être économisés par le Trésor public pour être investis dans d’autres domaines. Benkhalfa considère même que la demande va encourager l’offre du logement.

Pour toutes les demandes, la hauteur du crédit est de moins de 35% du revenu mensuel. Car c’est le bénéficiaire qui doit rembourser et non l’Etat.

L’acquisition du logement promotionnel collectif nouveau est ouvert au crédit bonifié. Mais pas la vente de particulier à particulier, tout comme les coopératives immobilières.

Ahmed MESBAH