Un sondage IFOP publié le 16 janvier 2025, a révélé l’ampleur des tensions persistantes entre la France et l’Algérie. Les résultats confirment l’existence de ressentiments profonds au sein de l’opinion publique française, notamment à la suite de récents évènements comme l’expulsion de l’influenceur Doualem.
Cette étude, réalisée pour Sud Radio, explore les perceptions françaises des relations bilatérales et les réactions envisagées face aux provocations algériennes.
Les résultats sont sans équivoque : L’Algérie est de loin le pays du Maghreb qui suscite le plus de réticences en France. Près des trois quarts des Français (71%) déclarent avoir une mauvaise image de l’Algérie, contre 32% pour le Maroc et 40% pour la Tunisie. Cette perception négative est significativement plus élevée que pour ses voisins maghrébins.
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Par ailleurs, 74% des Français estiment que l’Algérie tire davantage profit de la coopération bilatérale avec la France.
60% des Français considèrent que les Algériens vivant en France ne sont pas importants pour l’économie française
Le sondage souligne également une méfiance à l’égard de la diaspora algérienne en France. Six Français sur dix (60%) considèrent que les Algériens vivant en France ne sont pas importants pour l’économie française.
Face aux tensions actuelles, les propositions de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Algérie se multiplient. Le sondage révèle un soutien majoritaire de l’opinion publique à de telles mesures : 61% des Français sont favorables à la révocation des accords facilitant la circulation des Algériens en France, qu’il s’agisse de l’accord de 1968 ou de l’accord intergouvernemental.
Les chiffres de l’aide française à l’Algérie : Une réalité bien loin des discours
Dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, la question de l’aide au développement française fait débat. Contrairement aux 800 millions d’euros souvent évoqués dans les cercles politiques français, les chiffres officiels de la Commission européenne révèlent une réalité bien différente : environ 130 millions d’euros en 2022.
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Plus surprenant encore, 80% de cette aide ne quitte pas le territoire français. Elle finance principalement l’accueil d’étudiants algériens dans les établissements français. Les 20% restants servent essentiellement à promouvoir la culture française en Algérie et à soutenir des ONG françaises.
Les relations économiques entre les deux pays sont significatives, avec 3,2 milliards de dollars d’exportations françaises vers l’Algérie et des investissements français s’élevant à 2,5 milliards de dollars. Cependant, ces chiffres placent la France loin derrière d’autres partenaires comme les États-Unis, la Turquie ou le Qatar.
L’Algérie, qui avait déjà renoncé aux « crédits fournisseurs » français en 1994, maintient sa position d’indépendance et refuse tout rapport de dépendance économique. Cette situation remet en question la pertinence du débat sur la suppression d’une aide qui profite finalement davantage à la France qu’à l’Algérie.